Pleure le poéte – Martyne Dubau

 

J’aimerai vous écrire de grands mots, des mots neufs , beaux comme le soleil de ce printemps nouveau lorsque les fleurs reviennent, plumetis de couleurs sur la trame du temps ; des mots ardents comme au cœur de l’été lorsque flamboie le ciel pour épouser la mer en union éphémère , que les ailes d’oiseaux, planant sur l’infini, sont les voiles troublants de leur intimité.
Des mots couleurs d’automne, quand dans un envol d ‘ambre, d’or et de pourpre tourbillonnent les feuilles sous le souffle du vent.
Des mots purs comme neige , immaculé décor de frimas et de givre! Des mots forts jaillissants en torrent emportant dans son flot , tous les mots de travers, ceux qui blessent, qui heurtent, qui trahissent, qui pleurent, insultent et salissent.
Que ce torrent s’éclate sur de sombres rochers en mille gouttelettes de joie, de volupté, de fraicheur, de candeur, de vérité , de partage.
Qu’en sauvages remous disparaissent les maux et tous les mots de haine et de folie des méchants et des sots, des aigris de la vie, des faiseurs de naufrages, des frustrés, des jaloux.

Mais je sais que ces mots ne feront pas cesser la guerre et la violence , ne rempliront jamais les greniers des graines de l’espoir pour nourrir l’affamé , ils ne sont que des mots perdus dans cette immensité de fureur, de plaintes , de douleurs
Je les voudrais sublimes pour ajouter du blanc au noir du désespoir , du bleu au gris des jours, du rose sur l’amour mais que peuvent les mots contre la cruauté des hommes ne cherchant que richesses, assoiffés de pouvoirs ?
Que peut un seul poème quand les cœurs sont emplis de si grande colère, quand le sang coule à flots du corps des innocents ?
L’homme prend et détruit, l’homme casse et salit un monde où les trésors sont si mal partagés.
Lorsqu’un peuple se meurt et qu’un autre s’amuse, la faim décime l’un quand l’autre n’est que joie, que peuvent donc les mots, même venus du cœur ?
Ils sont bien inutiles à calmer tout cela, ils ne sont que poussière sur la terre d’un monde qui couvre les chemins de souffrances et de plaies…
Ils ne sont rien du tout et je verse des pleurs qui deviennent oiseaux emportés par le vent mes larmes sont les points sur l’inutilité et mes plaintes se noient dans l’o de la douleur …

Mais Dame Poésie a des voiles si beaux et les muses jolies chantent avant l’aurore, dans les brumes éthérées nuancées de couleurs !
Alors l’espoir me revient !

Sur ma feuille, j’écris des mots simples, des mots très ordinaires et si tous ces mots là, peuvent teinter de bleu le fil de votre temps et donner du plaisir à celui qui les lit ; si le tourment des jours est un peu adouci, alors ils seront habillés d’or et dans leurs beaux atours ils vous diront l’amour, chanteront la tendresse de mon âme meurtrie !
Ils crieront sur les toits que ce monde imparfait contient tant de merveilles !
Ils clameront des vers d’amitié et de cordialité !

SI ces mots ,vous laissent apercevoir une part des doux rêves qui dorment dans mon cœur.
Si vous captez un peu la chaleur de ce feu qui brille dans mes yeux.
Si un seul de ces mots vous dit que mon bonheur est de les partager et qu’il vous rendent heureux, alors tout sera bien et mes pleurs cesseront !

Mes mots prendront la teinte du ciel pur d’un été, ils deviendront tous bleus, auréolés d’espoir …

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Martyne Dubau

Martyne Dubau (104)

Je suis née à Bordeaux et je vis toujours dans ma Nouvelle et belle Aquitaine depuis ce jour là..
J'écris pour ne pas mourir, comme le chantait Anne Sylvestre .
Pour exister par mes mots, laisser une trace ; pour oublier aussi les difficultés de mon quotidien car la maladie est dans ma vie depuis plus de vingt ans ; elle me fait trembler, souffrir, pleurer, pour la supporter j'ai retrouvé le gout pour l'écriture et le dessin , laissé de côté pour la vie de famille;
j'écris mes maux avec mes motsje dessine sur mes silences , je les habille de couleurs, les déguise de fantaisie, en un mot ma philosophie est « bleutitude » !
Le bleu est ma couleur et le papillon mon animal totem !
J'aime les vers classiques et la prosodie dont j'ai commencé l'apprentissage en 2008 avec passion et assiduité , mon écriture est donc classique mais j'aime aussi le libre et la prose, je m'amuse à tenter les différentes formes de poésie. J'ai participé à de nombreux concours internationaux et obtenus plusieurs premiers prix
Je suis directe et franche dans mes ressentis, ne vous en offusquez pas ; ils sont parfois un peu trop «  brut de pomme »comme on dit, mais mon cœur n'est que gentillesse et partage, j'aime aider et conseiller je n'y peux rien , je suis comme ça !
Tant que la maladie me le permet , je poursuis mon apprentissage et je transmet mon petit savoir , le partage est un plaisir qu'il ne faut pas se refuser .

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6 Commentaires
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Philippe DUTAILLY
Membre
8 décembre 2021 13 h 27 min

mots simples mais profonds

Alain Salvador
Membre
8 décembre 2021 0 h 10 min

Tyna , tout le noir de l’humain tu le décris si bien, sans pour cela confondre “humain” et “humanité”.
L’humanité est cette chaleur à l’essence d’espoir qui fait nous tenir encore debout, que nous ressentons à travers nos actes de charité et de bravoure, portés par des chants venus du haut des barricades ou du cœur des édifices religieux. Ce sont aussi des mots couchés sur un papier de vélin ou sur le coin d’une nappe trop sale. Ils sont tes mots de ce soir comme l’étaient ceux de Hugo hier et seront les mots d’un autre demain.
Merci Tyna

Brahim Boumedien
Membre
7 décembre 2021 22 h 24 min

Merci pour ce partage où le beau temps chasse les nuages !