Paulette dite Tata Popo : Un coeur, des sous et des soucis (première partie) – Autobio Tome XLII – Jean-Marie Audrain

XLII – Paulette dite Tata Popo : Un coeur, des sous et des soucis (première partie)

A Antony, ma tante Paulette avait la réputation d’une sacrée femme d’affaire. A Paris, elle avait accumulé des expériences de gestionnaire et de standardiste ici et là. A peine aménagée à la Croix de Berny, lieu de croisement des grands axes routiers et ferroviaires, elle eut l’idée de monter le premier bureau d’intérim de banlieue sud baptisé Intérim Sud. Pour ce faire, elle fit l’acquisition de l’appartement situé sur le même pallier que celui qu’elle habitait. Les bureaux et les machines à écrire à peine achetés, Paulette aménagea une chambre en pièce à cadeaux pour les personnes qui signeraient dans son agence. Des cadeaux qui représentaient souvent une demi journée de salaire, pour dire qu’elle ne se moquait pas de ses intérimaires. Son comptable et sa secrétaire furent vite comptés au nombre de ses amis. Sa vie se partageait entre téléphone et restaurant. Les affaires fleurissaient car, jusqu’à présent, il fallait aller à Paris pour trouver une agence d’intérim. Pour monter une telle affaire, elle avait sollicité la générosité de ses parents qui mirent à sa disposition toutes leurs économies et se fit des amis parmi les banquier du secteur. Après quelques années sans la moindre ombre à sa félicité, elle reçut la visite d’un polyvalent envoyé par le centre des impôts de Sceaux. Celui-ci passa une semaine à éplucher toute sa comptabilité. La conclusion tomba : des millions de francs de gain n’avaient pas été déclarés. Avec ce polyvalent et une enquêtrice du fisc, une enquête fut menée : son comptable avait détourné cette somme sur son propre compte mois après mois. La première réaction de Paulette fut le déni car ce monsieur Daqueil (le bon d’Accueil l’appelait-elle) était, selon elle, un ami. La preuve du détournement de fonds ne dispensa pas Paulette de devoir payer une amende qui dépassait le montant de tous ses bénéfices accumulés. Elle obtint pour cela une nouvelle aide financière de ses parents habitant eux aussi à Antony depuis quelque temps.

Nous pensions que Paulette allait tirer des leçons de cet abus de confiance. En vain, elle remplaça son ami Daqueil par sa fidèle amie madame Cheps, d’une moralité à toute épreuve selon ma tante.

C’est cette comptable qui avait su tirer leçon de la précédente expérience : le même polyvalent sonna à la porte d’Intérim Sud pour le même motif que la première fois. La même enquête et la même conclusion : détournements de fond sur les revenus occultés au fisc. Nouvelle déception pour la confiance que Paulette avait accordée à une « amie » et nouvelles larmes versées auprès de sa maman devenue veuve pour obtenir de quoi éponger sa dette envers le fisc. Celle-ci lui dit qu’elle comptait sur elle pour devenir plus vigilante sur sa comptabilité et la moralité de son personnel car elle ne pourrait pas continuer à tenir le rythme, son bas de laine étant presque vide.

Peine perdue, le même scenario se répéta une troisième fois, copie conforme des deux premiers épisodes, avec une amie-comptable au dessus de tout soupçon comme de bien entendu. Comme sa maman l’avait prévenue ne pas pouvoir tenir le rythme, en larmes, Paulette menaça de se suicider si elle ne lui donnait pas le million de francs nécessaire pour payer son amende au fisc. Sa mère s’étonna qu’elle ne demande pas de prêt à ses banquier, et Paulette de lui répondre : « Mais maman, n’y pense même pas, ce sont des amis ! »

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Jean-Marie Audrain

Jean-Marie Audrain (618)

Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : http://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial. Malgré tout il vient d'autoéditer le florilège de toute en vie et dans tous les syles : https://www.amazon.fr/Petit-Prince-Mots-dit/dp/B0BFVZGNYM et d'écrire des chansons pour 3 CD d'Ophélie Morival (puis pour d'autres voix amies) : https://www.youtube.com/watch?v=Q0bvWkljrlw.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.

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