J’ai envie ce jour de prendre la parole pour vous parler de…la parole. Et d’en évoquer son histoire, trop peu connue.
On trouve ce mot dans les plus anciennes traditions indo-européennes, et d’ailleurs la Bible, en ses premières lignes, dit qu’au commencement était la Parole. Parole, certes mais laquelle ?
En hébreux, il s’agit du mot Dabar. Par Dabar, Dieu dit « Lumière », et la lumière fut. Ce mot est extrêmement riche de connotations. Il signifie à la fois parole, principe, raison (raison d’être) et c’est un mot que l’on dit efficient, c’est-à-dire qu’il produit l’effet qu’il commande.
On le retrouve dans le nouveau testament une traduction de ce mot en grec : Logos. Mot tout aussi riche des mêmes connotations, et à nouveau on y lit qu’au commencement était le Logos. La traduction latine en verbum me semble un appauvrissement de sens. En effet, il traduit littéralement le verbe grec Eiro, signifiant Parler. Dans le dictionnaire, vous lirez que son synonyme latin est Vocabulum.
Nous avons oublié de cette parole à précédé et nos dictionnaires et même nos livres. Durant des millénaires l’homme n’avait que la parole pour transmettre de génération en génération son histoire, ses croyances, sa culture etc. On peut dire que dans cette parole se trouve son identité. Preuve ne est que les hébreux gravaient quelques mots sur les linteaux ou chambranles de leur porte d’entrée, la mezouzah. Ce qu’on y lit est la parole identitaire que l’on se transmet de génération en génération, et cette parole commence par Chema, « Écoute » en Français. La suite dit Écoute Israel Adonaï (le Seigneur) est notre Dieu, Adonaï est Un Lors des guerres, et tout spécialement lors de celle des six jours où l’on s’entretuait entre voisins, lorsqu’ un soldat était frappé par une balle, on entendait s’échapper de sa bouche « Shma’. Le tireur apprenait par là-même qu’il venait de tuer un juif.
Lorsque Gutenberg inventa l’imprimerie au XVe siècle, il lui sembla évident que le premier livre à éditer était la Bible, encore appelé le Livre de la Parole et même tout simplement La Parole.
Qu’en est-il aujourd’hui de l’histoire de la parole ? D’un côté on donne sa parole, ce qui équivaut à jurer, de l’autre on a perdu l’habitude de la tenir. La parole, signe de son identité propre, est devenue un leurre. On donne un rendez-vous qu’on ne tient pas et on y répond, passée l’heure, par un DSL navrant. Sans parole propre l’homme pense-t-il encore ou bien ne fait-il que copier-coller ?
Je ne puis que vous poser la question : à l’heure du copier-coller, qui sait encore penser et parler par soi-même ?
Chéma Israël, « Ecoute ô Israël, l’Eternel est notre D.ieu, l’Eternel est Un » est sans doute la plus célèbre de toutes les prières juives,
Adonaï, nom de Dieu dans l’Ancien Testament, après qu’il se fut manifesté à Moïse au Sinaï.
Judaïsme:
Parler de parole, il s’agit de la parole divine , sur le montant de chaque porte, est fixé une Mézouzah : (lit. « montant de porte ») : , qui contient un petit rouleau de parchemin sur lequel les mots hébraïques du Chéma , écrits à la main par un scribe.
La Bible est l’enseignement de la parole divine, Dans le judaïsme, la Torah désigne les cinq premiers livres de la Bible hébraïque : la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome.
C’est à nous d’en faire l’apprentissage du bien.
C’est bien que vous ayez pris la parole pour en parler, la parole divine est le seul enseignement à suivre et de garder cette foi qui nous sauve de tout . La Bible est notre identité depuis Adam, depuis le statue d’Argile, à chacun d’en faire son usage .