Ô Madinina, Lucienne Maville-Anku

Ô Madinina
Ô Madinina
Terre d’accueil
Terre de ma mère
Terre de mon père
Mais n’es-tu pas
N’es-tu plus Ô Madinina
Terre d’accueil
Pour tes propres enfants
Et pour l’étranger
Chez toi
N’es-tu plus Terre d’accueil
Terre qui reçoit et protège
N’es-tu plus Terre-mère
Qu’on ait à vivre aujourd’hui
Dans la peur et dans l’insécurité
Dans les eaux de nos mers
Et dans nos rues
Ô Madinina
As-tu changé
Es-tu devenue terre d’accueil
De la violence et de la barbarie
Qui ne cessent de s’accoître
Ces rivières de haine en crue
Ô Madinina, mon île chérie
De la terre lointaine
De cette autre île
Cette île autre qui m’accueille
Je pense à toi
À nos valeurs qui s’effondrent
Et je pleure
Et je t’écris
Je t’écris en pleurant
Pour te dire que j’ai peur moi aussi
Et je tremble
Car une autre vie est ôtée
Chez nous
La vie d’un être humain
Sous ton toit
Une main de sang l’a abattue
Et ça ne peut être cautionné
C’est un acte odieux
Je pleure aujourd’hui
Et pleure aussi ma plume
Des larmes de Poésie blessée
Pour le sang versé qui crie
Vers Dieu qui voit
Et qui entend hurler le sang
Qu’il vengera
Comme il voit la vie qui git
Et écoute le sang qui gémit
Le sang de la vie
La vie d’un être humain
Par un être humain ôtée
Ô Madinina
Pleure
S’effondrent nos valeurs
Ô Madina, Madinina
Ô ma Terre
Mon île que je chérie
Mon île que toujours j’envie
Ô Madinina
Pleurent mes larmes
Encore aujourd’hui
Pour la violence dans tes rues
Pleurent mes larmes encore
De la terre lointaine
Où je pense à toi
Pleure la Poésie
Et ses Vers

©Lucienne Maville-Anku, 08/07/20
(Ce jour, cri contre la violence à la nouvelle du décès du commerçant chinois atteint de plusieurs balles, à Fort-de-France, la capitale de l’île de la Martinique, décédé ensuite à l’hôpital. 06/07/20)

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Lucienne Maville-Anku

Lucienne Maville-Anku (739)

"C'est en écrivant que j'apprends à écrire."
Je suis originaire de la Martinique, une des charmantes petites iles de la Caraïbe, et vis au Royaume-Uni.
J'écris depuis de nombreuses années, et ce sont les autres, dans un premier temps, qui par leurs nombreux encouragements et appréciations a la lecture de mes textes m'ont aidée à prendre conscience que j'avais des talents à valoriser.
Ce désir d'écrire et de mieux écrire qui niche en moi depuis l'âge de 15 ans n'a jamais cessé d'aller croissant. Aussi, j’expérimente que c'est le fer qui aiguise le fer, et que plus j'écris, plus je désire écrire, et apprends de la sorte à écrire en autodidacte, par le soupir, par le désir, comme un feu qui s'attise.
La Poésie elle-même m'enseigne, j'apprends d'elle et découvre plus de sa beauté et sa diversité en lisant et en appréciant ce que d'autres écrivent et expriment, notamment sur cette plateforme, terrain de partage et d'expérimentations où foisonnent tant de talents qui m'émerveillent. C'est une vraie galerie d'arts uniques.
J'écris et développe cet art d'écrire en cultivant ma relation avec la Poésie, 'bon pédagogue’ qui m'instruit et m'éduque, et l'écriture elle-même qui comporte aussi des vertus thérapeutiques contribue à mon développement personnel. Cependant, j'ai souvent désiré participer à des programmes de formation pour parfaire mes talents et la stylistique.
J'ai compilé déjà plusieurs recueils de textes poétiques que je souhaite "dé-confiner" pour les mettre à profit, partant du principe que ce que l'on partage, on le gagne, et ce que l'on garde, l'épargnant à l'excès, on le perd.

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2 Commentaires
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Michel Leutcha
Membre
26 juillet 2020 13 h 58 min

Et ma plume verse une poésie de larmes
des larmes de plume blessée !
Merci Maville pour ce torrent de douleurs qui invite toute l’humanité à un rapide changement de mentalité !