Je vais essayer de vous dire humblement deux ou trois choses de l’humilité.
Cette vertu est la perle rare de la majorité des spiritualités. Il ne s’agit donc pas d’une aptitude psychologique, mais d’une certaine ascèse spirituelle.
Cette vertu se comprend particulièrement bien par l’exemple. Alors citons Mircea Eliade qui l’illustre dans son livre Patañjali et le Yoga. Après nous avoir rappelé que le disciple et le maître doivent se considérer chacun comme inférieur à l’autre et s’assoir tous deux à même le sol, cet historien des religions nous donne une illustration de l’humilité : si le disciple humble, s’apprête à croiser un passant sur un chemin sur lequel une flaque d’eau ne permet de passer qu’à un, celui-ci doit marcher dans la flaque d’eau pour éviter au passant venant d’en face de s’y mouiller les pieds.
Dans le mode de pensé occidental, chacun aime au contraire s’élever, se croire et se montrer le plus grand. Lorsque l’on invite Jésus à se prononcer sur le sujet, il répond que celui qui veut être le plus grand doit se faire le serviteur de toute. Par conséquent, on peut conclure que l’humilité engendre une certaine grandeur d’âme.
Il existe une blague sur l’humilité dans laquelle une personne se rend en un lieu sacré et se frappant poitrine, à genoux, remerciant Dieu de l’avoir créé le plus humble des hommes. Celui qui se croit humble peut donc facilement se glisser dans la peau d’une caricature d’humilité. Un aphorisme dit précisément « “Trop d’humilité est demi-orgueil.”.
Bien plus encore, le véritable humble n’a même pas conscience de son humilité. Relisons Gandhi qui nous disait : « Cultiver l’humilité revient à cultiver l’hypocrisie. L’humble n’a pas conscience de son humilité ».
Le chemin de l’humilité passe par la véritable connaissance de soi et de ses limites. Mère Térésa, bien avant d’être reconnue comme l’humble sainte que l’on connait, n’hésitait pas à dire : « Se connaître nous fait plier le genou, posture indispensable à l’amour. Car la connaissance de Dieu engendre l’amour, et la connaissance de soi engendre l’humilité».
Nous pouvons clore cette page en citant le philosophe Friedrich Nietzsche qui déclarait, non sans une once d’humour : « Le ver se recroqueville quand on marche dessus. C’est plein de sagesse. Par là il amoindrit la chance de se faire de nouveau marcher dessus. Dans le langage de la morale, cela s’appelle l’humilité.
Concluons donc, avec lui, qu’à quelque chose humilité est bonne…
pour nous-même !
Et encore par une question pratique pour chacune et chacun :
M’est-il facile de rire de moi-même ?
Si c’est le cas, alors je suis sur la bonne voie : celle de l’humilité qui s’ignore !
Plein de sagesse; à méditer…
et tu peux ajouter …ranée à la fin de mon commentaire. ! Après tout Tino Rossi la chantait bien, lui…