Ne perdons plus de temps
Plus je te regarde, plus je te trouve belle
D’une beauté savante de femme qui connaît
Le pouvoir de ses formes, les effets de ses grâces.
Je laisse mon regard zoomer ce souvenir
Dans une pellicule, pleine de positif,
Que je développerai, en des temps négatifs,
Lorsque mes yeux vitreux ne verront plus que moi
Ou bien si peu du monde qui fera le dehors
Quand mon excès de vie me fera mal au corps
Et qu’il m’interdira jusqu’aux rêves puissants.
La sève ne monte plus à nos derniers printemps
Quand vient cette vieillesse que l’on ne chante pas !
Le miroir montrera des masques défraîchis
Et d’anciennes photos dépeindront ce gâchis
“ Quoi ! Cette aïeule flétrie fut cette demoiselle ? ”
Et on ne verra plus que l’image de la belle.
Mais nous qu’aurons nous fait de nos heures abondantes
Si ce n’est nous sculpter des rides désolantes ?
Tu seras, à mes yeux, un peu de mon histoire.
Je serai, à tes yeux, un peu de ta mémoire.
Aurais-je, toujours en moi, l’envie de t’enlacer
Malgré tes cheveux blancs et ta face plissée ?
Tu prendras mes avances, peut-être, à reculons,
En pensant à mon cœur, quelle sotte dérision !
Aurais-je encore l’influx pour être présentable
Ou bien l’âge trop long aura éteint ma flamme
Et mes mains décharnées ne soupèseront plus
Tes deux seins déformés qui ne m’attendront plus.
Nos pulsions seront-elles toujours dévorantes
Ou alors la télé calmera nos attentes.
Aussi, ma femme, tant que je suis robuste,
Que ta jeune silhouette force encore l’harmonie,
Ne laissons pas mourir les instants superflus,
Les temps morts de jeunesse sont vite temps perdus !
Et comme l’écureuil qui, tout l’été durant,
Amasse des noisettes en vue du grand hiver,
Faisons l’acte d’amour dès le moindre désir,
Nous nous en souviendrons comme le fruit du plaisir…..
06 10 1991
Très très beau. Philippe.
En effet
Quand est là la musique du printemps
Il faut n’est-ce pas de danser
Prendre le temps
Passe vite cette saison
Et s’arrête son chant
Si vite arrivé l’hiver qui revient
En courant
Avec son froid glacial et mortel
Qui tout gèle
S’amorce la descente de la sève
À la fin de l’été
Et ce qu’on a râté
Est dur à rattraper
Et deviennent des “j’aurais dû”
Des tristes “j’aurais pû.. ”
De nos instants présents
Des rimes de ses regrets
Qui s’allignent et s’alternent
Et ne s’arriment à l’ardeur de l’amour
Ni à l’amour jadis de ses l’ardeur
Est donnée la permission
De s’enivrer d’amour dans l’ici
Comme de miel de rayons
De beaux rais de soleil
Avec celle qu’on aime
La femme de sa jeunesse
Qu’elle ose aussi ses avances
Et de même avec lui.
Celui qu’on a pour la vie choisi
Même quand son hiver approche
Et que la sève se fait lente
Qu’on ne laisse s’éteindre
La braise de l’amour
Qui réchauffe le cœur
…etc
Passe vite le temps
Philippe tu as raison
(Réponse spontanée…à ce bel écrit qu’est le votre encore. Merci)
Tellement vrai. des mots justes .Que seront nous demain? aimons nous vivant.
C’est très réaliste tout ceci, et très très bien écrit Philippe… 👍