Du peuple de regret au peuple de rejet,
Des paroles hostiles aux paroles stériles,
Le monde en sera le valet, il se soumet,
Il se délite, il est difficile, il est le fébrile !
Du peuple jachère au peuple de précaire,
Des paroles inutiles aux paroles dociles,
Le monde en sera le laquait, il se défait,
Il s’effrite, il est versatile, il est le servile !
Sourde cécité d’aveugles au trône aspirant,
Fascinés par le titre méprisant nos déboires,
Victoire d’un soir n’est pas marche de gloires.
La masse gronde, crie son désenchantement,
Le pouvoir s’isole, là où les pouvoirs s’affolent,
Est-ce encore le temps des vaines paraboles ?
Révoltes et jacqueries soubresauts d’alertes,
Marquent de leur sceau les affres de sa perte !
L’urne démocratique est implacable faucille,
Entre espoir et doute du demain, elle oscille.
Le fait du Prince jamais ne défait le Prince,
L’un part, il s’en va quand un autre l’évince.
Le droit républicain par un autre se donnera,
Des espoirs de cent jours, rien ne changera !
Telle devient la croyance désabusée des usés,
Par l’oligarchie d’airain d’élites du réel coupées.
Dangers du sombre, si le rien comme hier,
Au tout comme avant n’en devient le frère,
Prends garde régnant, les germes de colère
Sont là, Ils se damnent à la porte des enfers !
Le Bourbon dans son palais doit se gausser,
Un jour sans doute une autre tête va tomber,
Car les hommes montagnards de décadence,
Sont devenus Robespierre des souffrances !
Dans l’opaque des férocités les sages enragent,
Qu’avons-nous retenu des leçons de l’histoire,
Des jours de sang, de larmes et de désespoirs,
Est-ce donc cela que nous laisserons en héritage ?
De brulures en fissures, de blessures en fractures,
La fatalité sera la sœur de nos cœurs désarmés,
La violence ne résout rien, elle est mal qui dure.
Il avance, il rampe, il progresse en toute impunité.
Combattre les prophéties de l’apocalypse, le chaos,
Suivre le ruisseau du bien, du bon, la voie du beau ,
Penser les richesses, comme un trésor en partage,
Dis-nous dirigeant en as-tu seulement le courage ?
Notre souveraineté à toi déléguée te fixe le devoir,
De suivre les ruisseaux du bien, du bon, du beau,
Notre croyance n’est pas doctrine, elle est l’espoir,
De te voir nous guider sur le contrat du renouveau !
Le berger empruntera le sommet des sentiers,
Transhumances pastorales du meilleur espéré,
Voies célestes des étoiles d’espoirs emportant
Notre futur vers le firmament illuminé s’élevant.
L’avenir n’est pas l’obscur sans cesse annoncé,
Il est chemin de lumières, des vertus et du doux,
Il est en moi, il est une part de toi, il est le nous,
Quand le tout commun devient un devoir sacré !
Du peuple de progrès au peuple de paix,
Des paroles habiles aux paroles tactiles,
Le monde en est le sujet, il se promet,
Il se construit, il est île, il est le facile !
Du peuple œillère au peuple de lumière,
Des paroles subtiles aux paroles fertiles,
Le monde en est le concret, il se remet,
Il se bâtit, il est idylle, il est le si fragile !
Arnaud Mattei, le 03 Mai 2021
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De la force et de la rage mais toujours de la poésie dans vos mots, Arnaud. C’est là un beau tour de force car la colère, aussi justifiée soit-elle, ne donne pas toujours de bons ni de beaux textes. Bravo donc et merci…