Mes quatre saisons préférées !
(Publié en 4 parties)
Partie 3
Le printemps
Bien sûr avec toi mon printemps tout est vécu ici, je prends plaisir à le redire, comme une ascension, une montée qui aspire vers “un plus” que l’enfant ne cherche à exprimer mais ressent pleinement comme un temps qui est à son image, plein de promesses comme peut l’être le soleil qui chaque jour renforce ses caresses …
Des journées toujours plus et mieux remplies en partie grâce justement à ce soleil qui libère d’un trop de vêtements, qui libère d’un trop de lien étroit avec un foyer familial que l’ado en puissance et encore fébrile, sait plus ou moins consciemment, mais naturellement, qu’il va bientôt rompre…
Des journées occupées par des parties de billes et de foot qui s’allongent un peu plus chaque jour avec un soleil –encore lui !- qui en notre faveur joue aussi sa propre partie. Ainsi on sent que l’émancipation partout est irrémédiable… aspiration constante au “toujours plus”. Et seule la nature pour nous obliger, nous encadrer où tout ici est encore, en ces années cinquante, libre d’accès… Ou presque ! Ici on joue avec la nature ! On a le sentiment chaque jour d’avancer vers quelque chose d’indicible, mais qui entraîne, pompe aspirante pour tout ce qui vit faune et flore confondues. J’ai pleinement eu cette conscience-là, vivre libre oserai-je écrire aujourd’hui !
La montre n’existe guère. Mais paradoxalement deux “horloges”. L’une solaire pour signifier calée sur le soleil. L’autre officielle qui ne nous intéresse pas vraiment sauf le matin pour l’heure de l’école. Et je n’ai pas aimé l’école. Même détesté : lieu d’enfermement pour moi tellement stressant !
Demain sera plus long qu’aujourd’hui et pas question d’activités feutrées. La vie est alors pour moi une ascension de plein jour à vivre en plein air.
Plus encore, le printemps mène aux vacances d’été qui commencent avec le temps des moissons et se terminent après les vendanges. La liberté de l’hirondelle dans le firmament pendant trois mois pour moi assurée, et le printemps m’y mène !
Au printemps, l’âme plutôt sensible que j’étais a aussi été attentive à l’arrivée des premières pâquerettes. J’ai su très tôt leur façon d’accompagner le soleil. La nuit elles sont refermées sur elles-mêmes ! Elles “dorment” ! Et ça, j’en suis sûr, ce n’est pas la vie urbaine qui me l’a appris !
Puis il y a la pêche de plus en plus prometteuse et généreuse une fois l’hiver terminé… Je n’ai jamais été chasseur ! C’est ainsi, malgré un père qui l’était… Une activité trop … Je ne sais !
A suivre…