Ma honte – Véronique Monsigny

MA HONTE

 

Sous le regard d’Abel je découvre la honte

Sans connaitre le crime dont mon cœur s’accuse

Une parole et au front  le rouge soudain me monte

Ma conscience se voile et je deviens confuse

 

Parfois c’est une femme qui me rend à l’enfance

Ou un homme qui ne voit en moi que son désir

Souvent c’est un  échec qui mon honneur offense

Toujours je sens la vie en moi s’évanouir

 

J’aimerais savoir le lieu,  me souvenir du temps

Où se joua le drame dont je suis accusée

Je sais que quelque part la petite fille attend

Pour s’excuser auprès de ceux qu’elle a blessés

 

Est-ce d’avoir vécu et forcé le désir

De ceux qui m’ont fait naître à leur corps défendant

Est-ce des larmes enfouies à l’instant de jaillir

Qui noyant mon chagrin  le rendent obsédant

 

Je suis comme Caïn rongée par le remord

Abel est mort hélas, je ne peux rien y faire

Mais mon cœur lui parle et reconnait son tort

Je lui en fais l’offrande, avec lui je l’enterre

 

ma honte

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Véronique Monsigny

Véronique Monsigny (204)

J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de 60 ans. Ce n'est pas moi qui les ai cherchés, ils se sont imposés à moi comme une bouffée d'air pur au moment de la retraite. Enfin laisser parler les mots qui dorment en moi !
J'ai lu Victor Hugo et Lamartine à l'adolescence, puis Aragon et Baudelaire un peu plus tard. Brassens a bercé mon enfance. Ils m'ont appris à rimer en alexandrins.
Le virus était en moi. Il y a sommeillé le temps de travailler, d'élever mes enfants, de taire mes maux pour mieux m'occuper de ceux des autres.
Et voilà le flot de mes rimes sur lesquels je navigue aujourd'hui, au gré des jours bons ou moins bons. Ils me bercent, ils m'apaisent... je vous en offre l'écume du jour.

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Brahim Boumedien
Membre
20 octobre 2015 22 h 46 min

Lorsque l’on est capable de produire la pure merveille qu’est ce poème, on ne peut qu’avoir la conscience tranquille. La honte n’a pas sa place. Il est vrai que parfois, du tréfonds de nous-même, remontent certains souvenirs indéfinissables et pas toujours agréables, mais pas au point de se culpabiliser quand ils servent à faire jaillir “le beau” dans toute sa splendeur.

Merci, chère amie, pour ce généreux partage !

Brahim