Le soleil brillait au dehors du vitrage
Propageant sa douceur, en un ultime outrage,
Dans la mélancolie d’une chambre fatale,
En créant l’illusion dans ce grand hôpital.
Étendu dans un lit comme le dernier accueil
Avant le grand voyage amenant au cercueil,
Le malade se soûle au vin de ses tourments
Où un moindre sourire vaut un médicament.
Quand l’infirmière vient pour vider l’urinoir,
Dans le blanc de sa blouse il ne voit que du noir,
Comme si, spectatrice de ses derniers instants,
Elle veillait, en silence, au décompte du temps.
Voilà le médecin avec ses mains publiques
Qui visite les chambres de son regard oblique
Faisant un état muet de ses pressentiments ;
Il connaît tout du cœur mais rien des sentiments.
Puis le souffle cessa, en un moment funèbre,
Où son regard vira vers les noires ténèbres
Laissant, comme souvenir, un visage effrayé
Et, dans cet hôpital, qu’un simple nom rayé.
© Philippe Dutailly – 20 11 1985
Etant infirmière et non pas fermière, tout cela est bien juste.
Bel écrit
Triste, vrai et réaliste, bravo Philippe
Une triste réalité décrite en ce poème, oui nous ne sommes qu’un nom sur une liste ou bien un numéro de chambre où on meurt souvent dans la solitude :
C’est écrit d’une façon si réaliste…Bravo.Philippe
Dure réalité des hôpitaux où les gens sont des numéros et ou la sécheresse du cœur des soignants règnent car il faut respecter le protocole médical, dans un minimum de temps, pour un maximum de personnes.