L’insoumission Sur le pas de la porte Se pose Comme on met ses pantoufles Aux abords du salon Pas à pas On se quitte de cette parure Pour entrer, pas à pas Dans le crépuscule d’une post adolescence Et l’on prononce l’affirmation fatale Où disparait alors Les caractères gothiques de la phrase Et les mots, ainsi, peu à peu Ont la même coulée Seulement, peut être La gorge est elle un peu plus raclée A l’ombre de la soumission On se guette soi même Cherchant l’erreur Un postulat expressif On se terre peu à peu dans l’habitude Et le phrasé nous aide (nous met à l’aise) Nous contient dans cette norme Juste quelques films, un bouquin Rattaché au seuil de notre mémoire Nous rappelle au degré oedipien Au refus post natal D’une existence sans aval | D’une existence sans aval Nous rappelle aux promesses passées Passées seulement à nous écouter A écouter le bruit de nos plaintes Et réciproquement Aujourd’hui, nos gémissements anciens Nous écoutent Nous regardent Nous jugent à peine Dans le déroulement de la phrase Et nous avons perdu cette clé Qui croyions nous Nous aiderait à ouvrir les mots A leur faire cracher leurs venins Ou seulement à sentir nous parvenir L’essence de leurs contenus Le venin n’apparaissant Que bien après La conformité peine déjà A faire éclore les germes des mots Et les mots restent donc souvent éteints Presque dictés Et le venin lui même Abandonné ou oublié
© Laurent Vasicek – 29/04/2018 |