LIBERTÉ!
Ce fut un automne aux matins figés d’effroi,
il fait toujours froid, aux vendanges qui meurent.
L’attente est debout fière comme un christ à la croix !
Des mouchoirs s’agitent aux sirènes qui pleurent.
liberté !
La veuve noire de la triste saison est revenue.
C’est dans la nuit du fauve que l’orage résonne
ce mois du mal blesse mon cœur toujours nu.
Á l’orphelinat des poètes, Jacob perd la raison !
Liberté !
Ils étaient sous la porte du temps, tous innocents
Quatre hommes abattus d’une rafale, rouge le sang !
Liberté !
C’est Paris qu’on pille, dans la boue, aveuglément
Une tête de prince qui tombe dans la fosse aux lions !
Le peuple se bat sur un air de Monsieur Clément
le seul mot que j’entends, s’envole de la partition !
Liberté !
Des gueux et la canaille, cela vaut bien une messe
Allez ! Roulez, roulez jeunesse sur le grand Carrousel
Quand les belles portent jupons comme vaine promesse
Au temps des cerises, rossignols sifflent la demoiselle !
Liberté !
Mais nos amours s’en iront
Que jamais nous reverrons !
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©Georges Cambon – 12/09/2018