Petite fable affable
Pour le pays des soleils généreux
Où, matin arrivée à tire d’ailes,
Vient se blottir l’errante hirondelle
Et vivotent des verts varans véreux,
Initiative fort peu heureuse,
Un jeune étourneau des plus dégourdis
Fors sa bourgeoise, à ce que l’on m’a dit,
Partit, un beau matin, courir la gueuse…
Elle avait été, pourtant, son prime amour,
Celui des « pour la vie », des « toujours »,…
Mais c’est à l’étourdie qu’il aimait vivre.
Non étourdie et, plus, se voulant libre.
Résignée à son sort, la répudiée,
Sans faim, le laissa partir, Crédié.
Lui, de grenadiers en banians,
Trompait le temps et cette malheureuse,
Sans fin, avec moulte et moulte coureuse
– Vierge, épouse, veuve,… – mendiant
Amours sans regretter passé, passades,…
Il se lassa – c’est fait : tout se défait ! –
Mesura enfin sa faute et ses effets :
Il s’en revint, un sourire en façade.
Notre volage apprit la vérité nue
D’un compère loriot reconnu.
Il étitapha ces mots lapidaires
Qu’il tenait d’un ancêtre légendaire :
« L’étourdi qui perd sa passion perd
Plus que s’il se perd dans sa passion ! »
© Christian Satgé – décembre 2014 & novembre 2018
La boussole n’est effectivement pas fruit de la passion : et j’ai tant perdu le nord ! Serais-je étourneau ou étourdi ! Estourbi, certes mais là n’est pas le propos. Ebloui pour sûr par cette fable au long cours ! De nouveau merci Christian. Bien amicalement.