L’épopée de l’Humanité – Raymond Delattre

I .

A l’âge de la pierre, une Humanité plutôt souffrante, déjà très divisée et menacée de partout.

On vit en petit groupe très uni pour mieux se défendre contre les bêtes féroces et contre les clans adverses.

Existence précaire de nomades à pieds autour de la chasse et de la cueillette.

La Mort guette à chaque instant, elle s’entoure de ses assistants : Froid, Faim, Maladie, Poison, Fauve, Guerre… La Nature sauvage est plus souvent cruelle que généreuse. L’être humain se sent tout petit devant elle : il divinise ses différentes forces et composants importants (astres, montagnes, vents, fleuves, feu, arbres…) : il les apaise ou se les rend favorables par des prières, des dons, des sacrifices.

La Nature est en réalité ressentie comme une ennemie ou au moins comme une menace. Une divinité est créée pour défendre le genre humain, le protéger : c’est une Déesse Mère à forme bien humaine.

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II.

Plus tard, l’Humanité, qui vit depuis longtemps en petites tribus bien organisées, invente l’agriculture et l’élevage. C’est une grande révolution qui change complètement la manière de survivre… et de vivre ! Les villages fortifiés puis les Villes invitent toute une population à la sédentarisation. Le travail des métaux crée des armes et des outils très efficaces. Certaines tribus voisines de steppes ou de déserts se détournent de l’agriculture et optent pour une nouvelle forme de nomadisme, celui des pasteurs de grands troupeaux.

Démiurge, l’Homme civilisé va dès lors dominer et domestiquer la Nature. Beaucoup de plantes sont cultivées et on apprivoise un maximum d’espèces d’animaux sauvages pour l’élevage. Les bêtes féroces sont majoritairement massacrées, certaines sont enfermées dans des paradis, parcs enclos couverts de plantes exotiques et qui sont les terrains de chasse des seigneurs. La Nature sauvage est détestée car trop dangereuse. Elle perd progressivement du terrain sur la civilisation. Les forêts vierges sont remplacées par des plantations d’arbres. Certaines personnes s’inquiètent de ces déforestations excessives et on crée alors des « réserves naturelles ».

Rendue presqu’inoffensive pour l’Homme, la Nature est désormais jugée très bonne par beaucoup. La Terre Mère est en réalité une déesse de l’agriculture et des plantations. La première déesse des villes est une Dame aux fauves : elle apprivoise les bêtes féroces et les rend aimables. Un dieu Taureau symbolise la force virile : le choix de cet animal est aussi lié au plaisir de domestiquer nombre de bêtes sauvages.

Mais c’est un leurre de croire que l’être humain est capable de subjuguer entièrement la Nature sauvage. Elle continue à exister secrètement et surgit brusquement lors de certains phénomènes qui échappent complètement au contrôle des humains : les cyclones, les tempêtes en mer, les éruptions volcaniques…

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III.

La planète est devenue un petit village turbulent.

Le confort des villes crée une surpopulation toujours croissante. Les ressources naturelles de la planète s’épuisent peu à peu. La pollution envahit les océans, les rivières, les campagnes, les banlieues. La guerre se fait surtout à l’aide de missiles qui frappent à une très longue distance.

Des humains plus sensés que d’autres essaient de trouver des solutions pour mettre fin à ce gâchis. Mais la majorité a raison contre eux.

Fière pourtant de sa science et de sa haute technologie, l’Humanité actuelle ne parvient plus à stopper le pillage des ressources de la planète par les multinationales du profit. L’orgueil de certains êtres humains va jusqu’à vouloir éradiquer complètement la Nature. Mais  ils ne parviennent même pas à supprimer la Mort.

La Nature redevient une ennemie terrible pour l’Homme : apparition de virus mortels auparavant inconnus, Tsunami, fonte des glaces des pôles, changements et perturbations climatiques… C’est la Nature qui se rebelle contre l’Humanité pour sauver la vie sur la planète. Elle est plus forte que nous car elle sait exister sans l’Humanité alors que celle-ci ne sait pas se passer d’elle en réalité.

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IV.

Nul ne peut encore écrire le prochain chapitre de cette histoire, mais l’avenir immédiat ne sera peut-être pas tout rose.

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© Raymond Delattre – le 4/8/2018

 

 

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Raymond Delattre

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Belge francophone. Je réalise un "Atlas universel des Peuples depuis 2000 avant notre ère jusqu'à l'an 2000". Je publie en 2016 le recueil de poèmes en prose "Bric-à-brac" chez Edilivre. En 2017 je choisis Atramenta pour mon livre ethno-historique principal : "Langues et origines des peuples de l'Europe antique". Un nouveau recueil de poèmes "Comme dans un conte" chez Atramenta et plusieurs E-books gratuits sur ce site (dont certains peuvent être téléchargés). Un nouveau livre (publié officiellement mais en numérique) : "Les peuples de culture sibérienne" sur les tribus autochtones du Grand Nord eurasiatique. En 2020, mes poèmes d'amour de toute une vie : "Chemin faisant avec ma Muse", sont édités par Le Lys Bleu. Mon oeuvre la plus récente "Les gardiens des forêts d'Amazonie" chez Librinova, présente toutes les tribus autochtones du Bassin de l'Amazone, leur culture et la diversité linguistique.

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