L’épopée de la graine – Lucienne Maville-Anku

Cela m’arrive de semer
Sur-le-tas
Des graines à la volée
Elles tombent dans des endroits
Que je ne connais pas
Que je ne cultive pas
Que je ne contrôle pas
Je sème les graines que j’ai
À quoi cela servirait-il
De les garder pour moi
De les serrer quand les semer
Serait bien plus à mon profit
Et à celui des autres aussi
‘À qui je les destine’
C’est un autre défi
Une question complexe
Sans trouver un prétexte
Un dilemme
Moi je sème
N’ai pas d’autres combines
Je sème des mots
Qui ont la vie
Les mots sont des grains
Semences pour tout sol
Qui tombent en chemin
Dans beaucoup de jardins
Le vent qui vente et veille les ravit
Les oiseaux ailés du ciel qui volent
Haut au dessus des eaux
Les emportent et les transportent
Et les vont semer plus loin
En chaine aux confins de la terres
Dans des mers comme dans des rivières
Qui les acheminent vers de vastes océans
Qui eux les charrient et les charroient
Encore et encore plus loin
Vers d’autres horizons
C’est l’épopée des graines
Elle tombent et lèvent ou non
Cela dépend des terres
Des jardins et des endroits
Et de leurs propriétaires
C’est à ces derniers le défi
Laisser les grains pousser
Ou bien les étouffer
Ce serait inutile
Mais est-ce là mon souci
Pas du tout
Moi je sème des graines
Et c’est tout
Mots qui ont la vie
Mots de Poésie
Et si les terres sont bonnes
Si elles sont fertiles
Ces bons grains lèveront
Chacun récoltera les fruits
C’est une loi
Que l’on connait
Semailles-et-moisson
Les bonnes paroles
Tels des grains de tournesol
Sont surtout pour les bons sols
S’il en tombe un dans votre jardin
Cultivez-le
Prodiguez-lui vos soins
Sur vous luit le Soleil

©Lucienne Maville-Anku, 28/05/20, 13:00

Lucienne Maville-Anku (739)

"C'est en écrivant que j'apprends à écrire."
Je suis originaire de la Martinique, une des charmantes petites iles de la Caraïbe, et vis au Royaume-Uni.
J'écris depuis de nombreuses années, et ce sont les autres, dans un premier temps, qui par leurs nombreux encouragements et appréciations a la lecture de mes textes m'ont aidée à prendre conscience que j'avais des talents à valoriser.
Ce désir d'écrire et de mieux écrire qui niche en moi depuis l'âge de 15 ans n'a jamais cessé d'aller croissant. Aussi, j’expérimente que c'est le fer qui aiguise le fer, et que plus j'écris, plus je désire écrire, et apprends de la sorte à écrire en autodidacte, par le soupir, par le désir, comme un feu qui s'attise.
La Poésie elle-même m'enseigne, j'apprends d'elle et découvre plus de sa beauté et sa diversité en lisant et en appréciant ce que d'autres écrivent et expriment, notamment sur cette plateforme, terrain de partage et d'expérimentations où foisonnent tant de talents qui m'émerveillent. C'est une vraie galerie d'arts uniques.
J'écris et développe cet art d'écrire en cultivant ma relation avec la Poésie, 'bon pédagogue’ qui m'instruit et m'éduque, et l'écriture elle-même qui comporte aussi des vertus thérapeutiques contribue à mon développement personnel. Cependant, j'ai souvent désiré participer à des programmes de formation pour parfaire mes talents et la stylistique.
J'ai compilé déjà plusieurs recueils de textes poétiques que je souhaite "dé-confiner" pour les mettre à profit, partant du principe que ce que l'on partage, on le gagne, et ce que l'on garde, l'épargnant à l'excès, on le perd.

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• Toute une poésie – Lucienne Maville-Anku
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