Lorsque mon âme montera dans la pièce,
Quand je vous verrai triste au chevet de mon corps,
Je penserai que c’est vous les acteurs de la pièce
Dans un drame où ma mort servira de décor.
Lorsque vous défilerez, enlaidis par les pleurs
En pensant aux paroles que je vous avais dites
Certains mots anodins prendront une autre ampleur
Et des révélations vous seront inédites.
Cette mort, pourtant, et c’est contradictoire
N’aura jamais autant rendu ma vie présente
Et chacun revivra des bouts de mon histoire
En souvenirs légers dans l’ambiance pesante.
J’aurais aimé vous dire ” Amis, reprenez-vous !
Le trépas n’est juste que la fin de tout être
Et vous-mêmes, aujourd’hui, vous fixez rendez-vous
A votre propre mort venant demain peut-être ? ”
Mais je sais trop bien que l’absence éternelle
Est détestée des hommes qui perdent en chemin
Ces proches qui formaient leurs amours fraternelles
Et qui les laissent seuls face aux autres humains.
© Philippe Dutailly 03 04 1993
On ressent toujours la présence dans l’absence, bravo
Quelquefois, c’est quand une personne nous quitte que l’on s’aperçoit quelle était présente