Petite fable affable d’après Jean de La Fontaine
Traître Regret sur mon âme penché,
Goguenard, lui rendait hommage.
Reître Remords, par l’ennui alléché
Souhaita lui faire plier bagage.
« Salut, ô penser lacrymal,
Que vous me semblez noir quand vous vous sentez mal !
Sans mentir si votre tapage
Ne tenait du largage,
Vous seriez un cafard pendu à mes soucis. »
À ces mots, le Regret prend sa voix adoucie :
« Quand pour moi, ça sent le roussi,
Même en ourlet, en retroussis,
Pour toi, point de place en cet esprit tourmenté.
Apprends donc que pour hanter
Un être, il faut, coûte que coûte,
Allier nos forces dans l’ombre du Doute :
Ne font en soi pire raffut
Que Regret et Remords guettant tout à l’affût. »
© Christian Satgé – décembre 2013
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