LE MANQUE – Véronique Monsigny

LE MANQUE – Véronique Monsigny

 

Comble le manque et tu tues le désir

De tes envies tu peux te dessaisir

Tu éviteras à ton cœur de souffrir

Mais de la vie tu oublieras de jouir

 

L’eau du désert est un délice sans fin

L’épuisement rend douillette la paillasse

Seul l’homme mange au-delà de  sa faim

Et perd ainsi le gout de ses audaces

 

On peut pleurer son manque ou le combler

Le sublimer et  vivre d’allégresse

On peut ainsi s’en servir pour s’élever

Savoir en vivre est une grande sagesse

 

Faites de vos manques le moteur de vos vies

En consommant  craignez de vous soumettre

Naître  crée  des besoins, vivre les assouvis

Mais  en les  limitant nous augmentons notre  être

 

le manque

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Véronique Monsigny

Véronique Monsigny (204)

J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de 60 ans. Ce n'est pas moi qui les ai cherchés, ils se sont imposés à moi comme une bouffée d'air pur au moment de la retraite. Enfin laisser parler les mots qui dorment en moi !
J'ai lu Victor Hugo et Lamartine à l'adolescence, puis Aragon et Baudelaire un peu plus tard. Brassens a bercé mon enfance. Ils m'ont appris à rimer en alexandrins.
Le virus était en moi. Il y a sommeillé le temps de travailler, d'élever mes enfants, de taire mes maux pour mieux m'occuper de ceux des autres.
Et voilà le flot de mes rimes sur lesquels je navigue aujourd'hui, au gré des jours bons ou moins bons. Ils me bercent, ils m'apaisent... je vous en offre l'écume du jour.

4 réflexions au sujet de “LE MANQUE – Véronique Monsigny”

  1. Je pensais juste que le fait d’être manquant implique le désir .
    Pas de satisfaction immédiate, un peu de patience, un léger différé, voilà qui aiguise le désir.
    Ce qui comble, satisfait, anticipe peut être parfois violent . Je ne crois pas qu’il faille éradiquer le
    désir mais au contraire le susciter par un peu de mystère, d’absence, d’attente et de manque…
    Laurelise

    • bien sur, je te rejoins. Il y a manque et manque… manque de l’essentiel ou manque de superflu… manque temporaire qui crée l’attente et la soif de quelque chose ou manque-pénurie qui crée la souffrance… Le tout est de savoir ce qui pour nous est essentiel ou superflu, et le temps que l’on peut consacrer à l’attente.
      Et puis, c’est de la poésie, il ne faut pas trop analyser, sinon on aurait peur de s’exprimer !
      En tout cas merci pour ta réponse, le miroir permet de se voir. Amitiés de Poète !

  2. Merci, Véro, pour cette générosité de partage. Je pense que la raison nous recommande d’abord de nous adapter aux situations en “laissant le moins possible de plumes” (sans jeu de mots). Ensuite, ce qui serait bien, comme tu le dis, c’est de faire de nos points faibles, des points forts. Par contre, je n’arrive pas à concevoir qu’un coeur qui étouffe son manque et ses désirs puisse ne pas souffrir…

    • Mais qu’est-ce qui t’a pris, Véro ? Pourquoi t’es-tu infligé cette punition au moment de faire l’exact contraire et profiter de toutes les choses qui peuvent te rendre la vie plus belle et plus douce ? Mais enfin !… Heureusement que le bon sens a fini par avoir le dessus. Dire qu’on a failli ne pas avoir la chance de lire ta belle poésie. Dis, au fait, cette partie morte en toi, a-t-elle vraiment retrouvé la vie ? Merci, Véro, pour cet échange amical

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