Petite fable affable
Un coq trouvant que sa cour manquait d’arpents
Décida de s’aérer la crête
Du côté des labours où, clopin-clopant,
Il glanait plus que dans sa courette.
Aussi en devint-il humble comme un paon.
Entre errance et bombance, la bête
Portant beau, chantait haut et, pour nos tympans,
Faux. Tout à sa joie rien ne l’arrête.
Son tintouin, par malheur, attire un serpent.
Un vrai. Pas un orvet d’opérette.
Le reptile, œil noir et crochets, est flippant.
Le coq dans son ancienne retraite
N’avait jamais croisé un tel chenapan.
Il le voit, n’en croit pas ses mirettes :
Un ver de cette taille… mais c’est tripant !
Il se dit : « Voilà ma soupe prête ! »
Puis annonce, fier et docte, à ce rampant :
« Toi l’insigne fils des pâquerettes,
Je t’honore en t’invitant à un pimpant
Repas… Viens ici que l’on t’apprête. »
Notre coq voulut, bec tranchant et coupant,
Becqueter ce ver qui d’une traite,
Prompt, retire son cou encore en suspens.
« Tu t’es joué de moi, Collerette.
D’un baiser, je pardonne ! » fit-il, frappant.
La générosité, qu’on se le figure,
N’est pas toujours, Ami, du meilleur augure
Et le pardon promis souvent plus cruel
Que la convocation à un vrai duel !
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© Christian Satgé – mai 2013
Oh oui, faut se fier à rien…
Bel fable qui est bien plus parlante avec nos amis les bêtes
et surtout bien plus parlante avec vous.
Merci de ces fables qui nous détendent.
Amitié
Anne
bien vu, bien conté
merci pour cette fable christian
J’apprécie votre humour Christian et votre fable me réconcilie avec les serpents! Merci pour cette lecture bien plaisante.