Le café des arts. – Anne Cailloux

Assis buvant son café, il attend son destin.
La femme entre dans un pas de danse
Il la contemple ne disant mot,
La regardant, tel Léonard de Vinci.

Lui
Son regard bleu métal s’anime de feu
Ses pieuses envies matinales
Sont balayées d’un battement de cils.
Le déhanchement de la belle provoque des ondes sismiques.

Les vices prennent vie
Les vertus luttent contre cette succube
Les mots censurés par la chasteté
Naissent au bord des lèvres, aidés par le stupre.

Elle
Son iris couleur absinthe encourage le vice
En ”vert” et contre tous, ses yeux pistache se moquent de la vertu.
Son déhanchement est une proposition silencieuse et indécente.

Eux
Les regards se croisent, le bleu pénètre le vert
Les yeux fusionnent dans un alliage
qui n’existe dans aucune palette d’ivresse.
Lui
Son œil la déshabille,
S’arrêtant quelques instants sur son décolleté
Il s’anime d’une pulsion, l’envisage, la dévisage
Il y a des silences plus parlants que des mots
Des soupirs, qui s’écrivent dans l’ombre du corps.

Elle
Si vous la cherchez elle est à l’ouest.
Elle aimerait devenir une petite chatte
Venir se frotter entre ses jambes ronronner
et finir en montrant ses griffes

Eux

Son pouce se dépose sur la tasse dans une danse sensuelle
Les yeux absinthe de la belle , ne quittent pas les mains du mentor.
Les doigts effleurent le bord de la tasse,
Puis plongent dans la mousse blanche
Rejoignant goulûment sa bouche.
Le geste reste en suspens, le temps s’arrête sur une phalange d’index.

Albert Einstein n’en croirait pas ses cieux..
La relativité du temps n’existe plus
Ni le temps, ni l’espace.
Le café disparaît, Paris n’est plus,
L’univers se contente de ses yeux bleu et vert
Qui se noient dans un temps plus que parfait.

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Anne Cailloux

Anne Cailloux (352)

Depuis ma naissance, je fus autodidacte et trop rêveuse.Spécialiste dans l'art thérapie et les maladies neurodégénératives, j’essaie de retenir le temps des autres et du mien.. Quelques diplômes, une passion pour l'art et les poètes. J'ose dormir avec Baudelaire.Je suis une obsédée textuelle . Je peins, je crée et maintenant j’écris. Je remets cent fois mon ouvrage pour me corriger. De quinze fautes par lignes je suis passée à quinze lignes pour une faute... Deux livres en préparation et peut-être un recueil de poèmes, si Dieu veut.Anne
Je suis une junky des mots..

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9 Commentaires
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Guy André Talon
Membre
22 novembre 2021 12 h 59 min

Votre “Café des Arts”, tel un fourneau alchimique où se solidifierait le désir, est quelque peu magique dans sa forme comme dans le fond. “Le bleu (y) pénètre le vert”, comme dans ces verres d’absinthe peu diluée que de très grands poètes du XIXe siècle voyaient comme un des moyens d’agrandir “ce qui n’a pas de limites”.

Christian Satgé
Membre
20 novembre 2021 6 h 57 min

Une parfaite alchimie pour parler de choses aussi simples – car le sentier est plus que balisé – que le sentiment amoureux. Un beau tour de force. On en redemande…

Arnaud Mattei
Membre
19 novembre 2021 19 h 42 min

Que de sensualité fans ces mots, bravo

Martyne Dubau
Membre
18 novembre 2021 22 h 20 min

Rencontre sensuelle
il manque que le juke box
et “couleur menthe à l’eau ”
en fond sonore