Le 8 eme péché capiteux – Jean-Marie Audrain

     Dans un tweet récent le pape François nous invite à lutter contre les trois tentations qui divisent les communautés :

L’agent, la vanité et le bavardage.

Sur les deux premiers, personne ne contestera la pertinence, aussi allons nous nous pencher sur le troisième : le bavardage.

A l’école primaire, se faire prendre en flagrant délit de bavardage signifiait devoir présenter ses doigts au maître afin d’y recevoir les trois coups de règle en fer de rigueur.

Cela dit, à l’âge que l’on avait, on parlait concrètement, soit du goûter soit des lacets du maître qui trainaient. Mais le bavardage ambiant n’a rien à voir avec celui « d’époque ».

Cela commence en arrivant au travail lorsque l’on croise un collègue marchant en sens inverse dans un escalier ou dans un couloir : « Bonjour ça va,? » Une question qui n’en n’est pas une, vu que l’on est à 6 pas en dessous derrière ceux du collègue quand on ouvre bouche pour lui répondre. Cela relève de l’automate bavard plus que de l’humain poli.

Le bavardage se double d’un clavardage. La faute aux réseaux sociaux me direz-vous.  On y bavarde juste pour bavarder, certains se lèvent à 4h du matin pour être les premiers à diffuser les potins du jours. Les deux enfants naturels du bavardage ont été baptisé Complot et Rumeur. Ne sachant plus penser par nous-mêmes, nous copion-collons, recopions et recollons. On met des citations entières dans la bouche de Sœur Theresa, de Nelson Mandala, et même dans celle de la vierge Marie qui bavarderait tous les matins en Croatie, ou dans celle de Jésus, son fils qui ne parlait que pour édifier et non pour nous dire « Salut, je reviens demain ». Par bonheur, son papa, Saint Joseph est épargné, étant le patron des taiseux : jamais un mot plus haut que l’autre, et même pas un mot de lui dans les Evangiles.

Grâce aux réseaux de cas sociaux, on se fait passer pour un ou une spécialiste de la médecine, de la climatologie, de la religion ou tout simplement des cancans du quartier.

On a longtemps énuméré les 7 péchés capitaux, mais ce travers semble un péché capiteux, un travers qui monte à la tête et qui nous la prend. Surtout que les complots du bavardage, comme tous les délires, sont toujours négatifs et alarmistes, mais jugés, hélas, de rigueur, comme les coups de règle de mon maître d’école : qui dit mot, maudit quelqu’un ou quelque chose, en résumé. Le silence n’est plus d’or. C’est le bavardage qui peut rapporter gros. En abonnés et en followers bien entendu…

Je crois que je vais devoir me taire avant d’être accusé d’avoir succombé à la tentation du bavardage…

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Jean-Marie Audrain

Jean-Marie Audrain (623)

Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : http://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial. Malgré tout il vient d'autoéditer le florilège de toute en vie et dans tous les syles : https://www.amazon.fr/Petit-Prince-Mots-dit/dp/B0BFVZGNYM et d'écrire des chansons pour 3 CD d'Ophélie Morival (puis pour d'autres voix amies) : https://www.youtube.com/watch?v=Q0bvWkljrlw.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.

8 réflexions au sujet de “Le 8 eme péché capiteux – Jean-Marie Audrain”

  1. Je garde pour moi … le silence est d’Or … il est souvent plus éloquent …
    le bavardage pour ne rien dire …. il n’est pas pour moi …
    je suis plutôt une silencieuse … comme ma fille (sourires) …
    alors des huit péchés capitaux …
    je ne m’en reconnais qu’un … la gourmandise …. si si …

    et toi Alain …. tu as raison … fais attention de ne pas tomber dans le 8ème … (rires)
    Belle journée à toi …. dans le silence ??? …..

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