Dans le bleu azur du ciel immense
L’albatros passe, nonchalant
Le battement de ses ailes démesurées
Mêlé à ses cris rauques font entendre
La symphonie pathétique de la mer.
Lentement, son flux et son reflux
Bercent les galets d’une langueur obsédante
Debout au sommet d’une falaise
Le cœur béant, contemplatif
J’insère mes songes mélancoliques
Au chant immuable des vagues.
Cette mélopée, lancinante, atrabilaire,
C’est celle de mon cœur, de mon âme.
Je divague, soudain, au-delà du réel.
Des sirènes, nues, aux écailles arc en ciel,
Auréolées d’écume et irisées de soleil
A la nageoire scintillante de petits sémaphores
M’invitent en me tendant les mains.
J’avance, ébloui par leurs beautés sublimes,
Fasciné par leurs chants mélodieux.
De subtils parfums s’exondent en fragrance
Elles m’ouvrent, béantes, les portes du paradis,
Mais à peine jouissais-je du bonheur immédiat
Que l’azur passe au violent anthracite
Le vent enfle et soudain se déchaîne
Il va tempêtant et tornade mes rêves.
Les belles fées de l’amour, subitement furies,
Surfent au faîte d’un tsunami hostile
Qui submerge mes songes et me plaque au réel.
Je hurle en maudissant ce ciel ténébreux
Qui mazoute mon monde limpide et merveilleux
Par son présent nauséabond, visqueux.
Une larme perle sur mon visage meurtri
D’adolescent presque du troisième âge.
Dans le gris pisseux du ciel fadasse
Le bel albatros a déserté l’espace
Debout au sommet d’une falaise
J’entends toujours le chant d’une sirène
Mais ce n’est plus que la corne de brume…
© Philippe Dutailly – 12 décembre 2021
C’est,en fait, un vieil écrit du 01 1975 que j’ai retravaillé le 12 12 2021.
j’aime aussi beaucoup l’albatros
un tableau qui passe du rêve au cauchemar en d’agréables vers
Quelle richesse d’images entre réel et irréel, bravo Philippe
En te lisant j’ entre dans un monde entre réalité et conte