Le don du sourire – Jean-Marie Audrain

 Mon père aimait distribuer

aux gens qu’ils croisaient

un petit post-il sur lequel on pouvait lire 

LE DON DU SOURIRE

Il ne coûte rien et produit beaucoup.

Il enrichit celui qui le reçoit

sans appauvrir celui qui le donne.

Il ne dure qu’un instant,

mais son souvenir est parfois immortel.

 

Il s’agit en fait du début d’un poème se poursuivant ainsi :

Un sourire, c’est du repos pour l’être fatigué,

du courage pour l’âme abattue,

de la consolation pour le coeur endeuillé.

 

 

C’est un véritable antidote

que la nature tient en réserve

pour toutes les peines.

 

 

Et si l’on refuse

le sourire que vous méritez,

soyez généreux, donnez le votre.

Nul, en effet, n’a autant besoin

d’un sourire que celui qui ne sait

pas en donner aux autres.

 

En période de cadeaux pour Noël, pourquoi ne pas offrir ce sourire au tout venant ?

 

A vos voisins ; collègues et commerçants, comme aux personnes tendant la main sur le trottoir ?

On se plaint tellement de toutes ces faces de carême que l’on croise, y compris chez les chrétiens. On ne peut que penser à Nietzsche, le philosophe qui disait qu’il y aurait davantage de chrétiens si ceux-ci affichaient un visage de sauvés ! Un visage souriant en d’autres termes.

Ce jour, la pape François va encore plus loin en nous disant que « Jésus est le sourire de Dieu. Nous avons besoin du sourire de Dieu qui nous ramène au goût de la simplicité et de la gratuité ».

La question serait donc : avons-nous encore réellement le goût des choses simples et gratuite ?  C’est celui que nous évoquions hier en parlant d’un jeune trisomique.

On affirme couramment qu’ils ne sont qu’un immense cœur et qu’ils le donnent à tous par leur sourire permanent.

 

Un ami, appelé Dung par ses parents, prénom signifiant Courage, avait connu au Vietnam l’invasion des Khmers rouges puis la pression des islamistes, tous les membres de sa famille avaient dû par deux fois choisir entre la « conversion » forcée ou la mort.

Arrivé en France, celui qui avait été contraint de se renommer Mohamed Ali, a pris le prénom de Paul et a choisi d’apprendre la langue des signes.

Le signe qui lui a été attribué pour le nommer est le signe du sourire intérieur car Paul ne s’en déparait jamais en vu de témoigner que même ceux qui ont connu l’enfer peuvent malgré tout offrir leur plus beau sourire.

Depuis que je connais Paul, je ne puis m’empêcher d’offrir mon sourire en permanence.

Au cœur d’une tempête durable et cruelle de ma vie, il était toujours sur mon visage et une collègue m’a dit « Quand on sait tout ce que tu vis et quand on voit ton sourire, on se dit que toi, au moins, tu as une vraie foi ».

Une révélation pour moi qui ne savais même pas que c’était le sourire de Dieu !

 

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Jean-Marie Audrain

Jean-Marie Audrain (509)

Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : http://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.

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