Mon père aimait distribuer
aux gens qu’ils croisaient
un petit post-il sur lequel on pouvait lire
LE DON DU SOURIRE
Il ne coûte rien et produit beaucoup.
Il enrichit celui qui le reçoit
sans appauvrir celui qui le donne.
Il ne dure qu’un instant,
mais son souvenir est parfois immortel.
Il s’agit en fait du début d’un poème se poursuivant ainsi :
Un sourire, c’est du repos pour l’être fatigué,
du courage pour l’âme abattue,
de la consolation pour le coeur endeuillé.
C’est un véritable antidote
que la nature tient en réserve
pour toutes les peines.
Et si l’on refuse
le sourire que vous méritez,
soyez généreux, donnez le votre.
Nul, en effet, n’a autant besoin
d’un sourire que celui qui ne sait
pas en donner aux autres.
En période de cadeaux pour Noël, pourquoi ne pas offrir ce sourire au tout venant ?
A vos voisins ; collègues et commerçants, comme aux personnes tendant la main sur le trottoir ?
On se plaint tellement de toutes ces faces de carême que l’on croise, y compris chez les chrétiens. On ne peut que penser à Nietzsche, le philosophe qui disait qu’il y aurait davantage de chrétiens si ceux-ci affichaient un visage de sauvés ! Un visage souriant en d’autres termes.
Ce jour, la pape François va encore plus loin en nous disant que « Jésus est le sourire de Dieu. Nous avons besoin du sourire de Dieu qui nous ramène au goût de la simplicité et de la gratuité ».
La question serait donc : avons-nous encore réellement le goût des choses simples et gratuite ? C’est celui que nous évoquions hier en parlant d’un jeune trisomique.
On affirme couramment qu’ils ne sont qu’un immense cœur et qu’ils le donnent à tous par leur sourire permanent.
Un ami, appelé Dung par ses parents, prénom signifiant Courage, avait connu au Vietnam l’invasion des Khmers rouges puis la pression des islamistes, tous les membres de sa famille avaient dû par deux fois choisir entre la « conversion » forcée ou la mort.
Arrivé en France, celui qui avait été contraint de se renommer Mohamed Ali, a pris le prénom de Paul et a choisi d’apprendre la langue des signes.
Le signe qui lui a été attribué pour le nommer est le signe du sourire intérieur car Paul ne s’en déparait jamais en vu de témoigner que même ceux qui ont connu l’enfer peuvent malgré tout offrir leur plus beau sourire.
Depuis que je connais Paul, je ne puis m’empêcher d’offrir mon sourire en permanence.
Au cœur d’une tempête durable et cruelle de ma vie, il était toujours sur mon visage et une collègue m’a dit « Quand on sait tout ce que tu vis et quand on voit ton sourire, on se dit que toi, au moins, tu as une vraie foi ».
Une révélation pour moi qui ne savais même pas que c’était le sourire de Dieu !