La mer aux destinés – Arnaud Mattei

Aux senteurs parfumées par les jeux de lumière des océans
S’émeuvent les vagues d’émeraudes des précieuses opalines
Aux larmes des yeux portés par les saphirs de la brise marine
Au lointain une baleine au souffle bleui des amours se répand
De sa majesté, elle s’enroule dans la houle percée de ses cris
Sous l’œil des bateliers enivrés au son de ce spectacle éblouis

Ô mer divine dans le ressac de tes eaux, le trident de Neptune
Protège les pêcheurs pris dans les nasses de leurs lames de sel
Salaires de peur d’épouses d’angoisses sur les sables de dune
Aux visages tournés vers le large balayé des vents sentinelles
Attendant le retour des voiles de la caravelle, ses cales garnies
Bercé au chant des mouettes, le bateau ivre aux flots est soumis

Cap-horniers et terre-neuviens, aspirés par les sirènes du large
Mats brisés, un tonnelier dérouté sombre dans les profondeurs
Des matelots disparus par l’assaut des colères divines, naufrages
De la tragique destinée de ces impossibles retours au bonheur
Place triste d’un port chagrin de ses marins par les fonds happés
Prière pour ceux qui partent, te deum aux revenants sur la jetée

Au pied des falaises, l’écume d’hier se retire par sa mère reprise
Laissant le galet de plage orphelin, l’enfant sait, un jour il partira
Là où les azurés des eaux et du ciel se marient, mathurin il sera
Sur le chemin des flots de pitance, loin de l’aimée à lui promise
Espérait-t-il un autre demain ? Le destin ne se choisit pas, il est
Les remous des sillons incertains sur la route de sa vie, il le sait

O immensité sans fin du monde des abysses au sombre inconnu
Combien de mystères d’espoirs dans tes entrailles ont disparus ?
Dans ton antre bouillonnant jaillissent les étincelles des ondines
Eclairs de feu au ciel destinés, tonnant aux flancs d’une Bisquine 
Frêle fragile aux vaillances vacillantes des hommes chancelants
Harponnés par les marées ruisselantes sur les radieux scintillant

Les capitaines confiants scrutent les messages des lunes noires
Dans le crépuscule des couchers de soleil sur les ivresses du soir
Les navires par les tempêtes ballotés, à son ancre seront arrimés
Apprendre la solitude, la solidarité, savoir braver tous les dangers
Face aux glaces de princesses miroirs, le courage se dit autrement
Pour lui, les autres ou nous, le quotidien mouvant est-il si différent ? 

Arnaud Mattei, le 28 Avril 2021
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Arnaud Mattei

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Les poèmes sont cent, ils sont mille, ils sont uniques. Ils sont de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Ils sont odes, ils sont sonnets, ils sont ballades. Ils sont vers, ils sont rimes, ils sont proses. Ils sont le moi, ils sont l’émoi. Ils chantent l’amour, ils disent nos peines, ils décrivent nos joies. Ils ont la force de nos certitudes, ils accompagnent nos doutes. Ils sont ceux de l’enfance, ils traversent le temps, car ils sont le temps. Ils ont la pudeur de la plume, la force d’un battement d’ailes. Ils sont ceux qui restent, ils prennent la couleur de l’encre sur le papier, sombres clairs, multicolores.
Alors ces quelques mots pour la souffrance de les écrire, pour le bonheur de les dire, pour la joie de les partager.
Des quelques poésies de mon adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies, d’un diplôme jadis gagné à un concours à mes presque soixante ans, il se sera passé un long moment de silence, une absence que le vide du temps ne saurait combler. Je crois avoir fait de ma vie, une vie simple et belle avec ceux que j’aime. Pendant ces quelques décennies, les mots sont restés au plus profond de moi.
Aurai-je la force de les dire, saurai-je être persévérant pour les écrire ? Et vous, les écouterez-vous ? Peut-être aujourd’hui, peut-être demain, peut-être maintenant, qui sait….

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Alain Salvador
Membre
11 mai 2021 22 h 20 min

Que l’on me parle de mers et de bateaux et tout va bien, tout ce qui flotte, de la barque sardinière aux voiliers géants(non, pas les paquebots modernes qui ressemblent à des immeubles !), qui flottent et qui parfois sombrent aussi; la mer est toujours la plus forte!