Encore fascinés par leur adolescence,
À l’âge où la vie à sa belle décence,
Par un beau jour baigné des lumières du printemps
Le grand amour les figea et arrêta le temps.
Hélas les heures créent des tracas arbitraires,
Des contretemps fâcheux où Paul doit se soustraire
À quitter Auraline pour un sombre travail
Retardant, par ce fait, l’heure des retrouvailles.
Dans un pénitencier pour élèves modèles
Elle suivait les cours en étant infidèle
Préférant ce garçon, ensemble sympathique,
Aux ennuyeux ensembles des mathématiques.
Et contre leurs parents, le patron, les professeurs,
En secret, ils échangeaient des moments de douceur
Où le concert des corps imposait son empire
Jusqu’au fatal instant où les influx expirent.
Puis vint la délivrance au jour de leur union.
Ils pouvaient se donner contre toute opinion.
Lorsque l’enfant parut, comme par enchantement,
Il prit toute la place dans leur appartement.
Mais le temps transfère, aux crocs des lassitudes,
Les bonheurs qui, pourtant, planaient en altitude
Et à croire que les heures devaient les fortifier
Ils laissèrent, doucement, la vie les statufier…….
© Philippe Dutailly – 17 04 1986
Le temps est un assassin sournois, il détruit lentement.Quelquefois l’amour lui résiste.