Votre corps, Madame, a l’âge de vos artères et doit bien souvent vous le rappeler au cas où vous l’oublieriez. Mais la flamme qui brille dans vos yeux quand vous évoquez votre jeunesse passée et préparez votre avenir vous ramène à votre adolescence, alors le poids des années qui vous pèsent et vous oppressent n’a plus d’emprise sur vous. Il ne peut lutter et vous laisse tranquille pour ces instants, dompté, résigné et respectueux.
De votre fauteuil roulant au lit ou votre banquette, dans ce siège qui vous porte inlassablement entre ses bras comme le ferait un amant, vous ne vous en séparerez plus, il es t désormais votre copain le plus fidèle. Vous lui parlez souvent pour que votre voix ne s’éteigne pas, prisonnière de vos quatre murs où sont accrochés quelques tableaux, ceux que vous peigniez il n’y a pas si longtemps encore.
De vos sculptures il ne vous en reste qu’une, rafistolée, car la petite chatte qui vient vous visiter l’a brisée. Et comme pour se faire pardonner elle vient se blottir tout contre vous. Oh, elle peut encore en briser des objets, pourvu qu’elle ne vous quitte jamais.
On vous sort, une fois par semaine, quand la météo est favorable, pour une balade au bord de l’Ardèche, et vos poumons se remplissent des senteurs de la Haute Provence.
Vos enfants, vos petits-enfants et même vos arrière-petits-enfants viennent vous visiter, pas assez souvent pour vous, et ne restent pas assez longtemps. Bien sûr la solitude est toujours plus lourde à supporter dès leur départ, et certainement quelques larmes coulent sur vos joues malgré vous.
Votre mari, Madame, lui aussi est dans un fauteuil qui lui permet de se déplacer, tout comme vous. Mais il ne peut vivre avec vous, le destin l’a sévèrement frappé, lui aussi.
En vous cette force de caractère, celle qui depuis votre naissance vous fait aller de l’avant, ne fait ne jamais vous démoraliser, est toujours aussi forte, n’a jamais cédé un pouce de terrain contre l’ennemi, ce désespoir qui entraîne tant de monde tout au fond des abysses, dans une mort prématurée.
Tous les jours vous vous faites belle, comme si vous étiez invitée à un gala. Et jamais vous n’oubliez de parer votre cou d’un collier de perles. Votre humour , vos rires embellissent ma vie.
Madame, je ne vous ai jamais rencontré autrement que par vos écrits et votre voix. Vous prendrai-je un jour vos mains dans les miennes, vous ferai-je un vrai baiser sur le front, vous offrirai-je une rose, non virtuelle celle-ci ? Nul ne le sait, ni vous ni moi. Vous êtes en âge d’être aussi bien ma jeune mère que ma sœur aînée, mais vous êtes beaucoup plus que ça, vous êtes mon âme sœur et mon Amie.
Heureuse d’avoir pu voter pour cet article, moi-aussi.
Un magnifique texte, un…”pacte de sincérigé”, on aurait dit.
C’est de l’autre qu’on parle, mais de soi aussi car son cœur y est avec abnégation présent. Un pacte d’amitié vraie.
On est, on ne peut plus, plongés dans le récit poignant et émouvant
d’épisodes de la vie d’une Personne Unique, d’un Joyau, d’un Collier, d’une Parrure, d’une Pierre, que j’aspire dans le miroir de ces textes.
Quant à vous, quelle belle plume ! De quel beau cœur pour un beau sens de l’amitié dans la transparence, vous êtes doté. Merci, Alain. Bravo, sur des lignes de pages entières !
Merci infiniment Lucienne.Je ne sais que répondre à tant de compliments. Si pourtant; quand le cœur parle, il n’y a pas besoin de trop réfléchir pour écrire, les mots sortent d’eux même, après ce n’est qu’une question d’ affinement, pour faire honneur à la personne.
Et tant de compliments, ce sont les compliments pour mon Amie que je mets en avant, bien loin devant les miens.
C’est à partager, Alain. Il faut partager le gâteau. (Moitié moitié par amitié sincère et généreuse). Il faut refuser les miettes, par humilité.
Et moi, je m’en vais corriger mon erreur : j’ai écrit “aspirer” au lieu de “admirer dans le miroir”. (La faute au clavier du téléphone). Bravo encore, Alain.
Ce clavier de téléphone nous joue bien des blagues, mais il permet de vous offrir ceci.. ????
Sympa. Merci, Alain.
C’est absolument magnifique Alain
C’est parce que j’ai une Amie magnifique. Merci Arnaud
Très émouvant Alain.
Je vous souhaite un jour grâce à « l’espoir »que votre rencontre aie lieu et que vous puissiez enfin concrétiser cette merveilleuse amitié née par la magie des mots.
Merci pour ce joli partage et à bientôt cher Alain.
Merci Lucienne. L’avenir nous le dira, mais après tout, ce n’ai peut-être pas le plus important pour nous.
????
Et pourquoi je vous ai appelé Lucienne moi??? Certainement c’est parce que je venait de lire une poème de cette Dame. Le gag!!!!
Il suffit de remplacer par Mohamadine, et le tour est joué. Excusez-moi mon ami
et “venais’ avec un “s”, tout ceci m’a troublé mon ami
Pas de soucis mon cher Alain,portez-vous bien et à bientôt.
Merci Mohamadine
La prochaine fois…non, je voulais dire que si vous vous trompez et écrivez comme moi “raffraîchit” au lieu de “rafraîchit”, il suffira de rééditer le commentaire pour le corriger en pressant sur le petit symbole (étoile) qui apparait en bas près du cadre orange/moutarde, à droite. J’aime bien “on fait et on défait”. (Surtout, il ne faut pas effacer mon nom. C’est rigolo). Sourire.
Si, vous le désirez “très fort”, comme un rêve…”mystique”, il se réalisera. Moi-aussi, j’aimerais bien rencontrer cette Poétesse un jour, et la…prendre et la serrer “à distance-proche” dans les bras.
Merci mille fois mon Ami ,dans nos rires je m’envole vers un ailleurs où la vie n’est que du bonheur où l’age n’existe plus,mes 20 ans n’ont pas disparus!
Vous avez quatre fois vingt ans mon Amie.
Ce qui vous rend quatre fois plus belle.
Notre Poétesse est donc du nombre des Grands Arbres robustes de la Forêt. Octogénaire. Dotée de grande sagesse. Elle connaît la Vie. Tous mes honneurs.
J’aime tant ce commentaire ! Bravo.
Merci Salvador pour votre texte émouvant et trés humain…J’imagine que votre amitié pour certains n’abandonne personne sur le bord de votre chemin…il faut être humain pour partager le pain quotidien et vous le faîte bien…Amitiés poétiques Dominé JC
Quand l’amitié guide nos pas, jamais ils ne s’égarent de ce chemin. Merci beaucoup Jean-Claude