Kaboul – Paul Gianni

Kaboul

 

Les ténèbres enferment Kaboul la martyre,

Sous les hordes guidées par les fous du Coran

La Liberté vaincue hideusement expire

Et l’antique Cophès charrie des flots de sang.

Une poignée de gueux aveuglés par la haine

A déferlé venue des profonds défilés,

Des gorges encaissées, des montagnes prochaines,

Envahissant les rues de la fière cité.

Aux jardins de Bâbour la lumière est éteinte

Et les passants furtifs fuient les derniers combats ;

La peur ronge la ville et étouffe les plaintes

Quand s’impose la loi terrible des Mollah.

Les membres amputés, les femmes lapidées,

Les pendus grimaçants à chaque carrefour,

Embrument l’avenir des masses accablées

Sous le joug implacable où battent les tambours.

La police des moeurs traque à travers la ville

Les femmes asservies à l’horrible burqa,

Dénoncées sans répit par la foule servile,

et le pays se tait quand sévit la Charia.

Les mères condamnées savent leur esclavage

Décidé par ceux-là qui étaient leurs enfants,

Lançant désespérées d’inaudibles messages

Au monde stupéfait regardant impuissant.

Une chape de plomb écrase la pensée,

Le peuple muselé subit la loi d’airain,

Allant courbant le dos face aux bandes armées

Et n’osant plus rêver à d’autres lendemains.

Mais un jour reviendra le temps de l’espérance,

Déjà dans les vallées s’arment les combattants,

Des forces résolues entrent en dissidence,

Demain s’élèveront de nouveau cerfs-volants.

 

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Paul Gianni

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Retraité depuis quelques années après 40 ans dans le monde du sport et de l’éducation physique et après de longs mois d’été à naviguer dans toute la Méditerranée, j’ai posé mon sac à terre dans mon île de Corse où je consacre une partie de mon temps à la lecture et une autre à l’écriture.
Malgré une grande envie d’écrire, j’ai toujours retardé le passage à l’acte pour raisons objectives ou subjectives, et il a fallu le premier confinement et ce long temps de pause pour me décider à prendre la plume que je n’aie plus jamais posée. J'ai eu la joie de publier un premier recueil de poèmes, " Incertains regards " par La Plume de l'Edition en Juin 2021. Malheureusement cette société est actuellement en faillite et dans l'incapacité d'éditer mon second recueil.
Je suis donc en contact avec d'autres maisons d'édition pour la publication de " Nouveaux regards ", recueil de 101 poèmes qui devrait paraître avant la fin de l'année.

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5 Commentaires
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Guy André Talon
Membre
14 août 2022 11 h 26 min

Pauvre Kaboul ! Le règne des talibans, c’est la nuit (Erèbe) venue sur l’Afghanistan ; la nuit infernale venue sur la pensée.

Odile Stonham
Membre
13 août 2022 18 h 29 min

Très joli texte si je peux m’exprimer ainsi et porteur d’espoir.

Alain Salvador
Membre
12 août 2022 13 h 30 min

C’est très fort, la réalité d’un quotidien insoutenable dont les puissances au sein de l ONU ne peuvent que constater leur impuissance sans tomber dans l ingérence