Kaboul
Les ténèbres enferment Kaboul la martyre,
Sous les hordes guidées par les fous du Coran
La Liberté vaincue hideusement expire
Et l’antique Cophès charrie des flots de sang.
Une poignée de gueux aveuglés par la haine
A déferlé venue des profonds défilés,
Des gorges encaissées, des montagnes prochaines,
Envahissant les rues de la fière cité.
Aux jardins de Bâbour la lumière est éteinte
Et les passants furtifs fuient les derniers combats ;
La peur ronge la ville et étouffe les plaintes
Quand s’impose la loi terrible des Mollah.
Les membres amputés, les femmes lapidées,
Les pendus grimaçants à chaque carrefour,
Embrument l’avenir des masses accablées
Sous le joug implacable où battent les tambours.
La police des moeurs traque à travers la ville
Les femmes asservies à l’horrible burqa,
Dénoncées sans répit par la foule servile,
et le pays se tait quand sévit la Charia.
Les mères condamnées savent leur esclavage
Décidé par ceux-là qui étaient leurs enfants,
Lançant désespérées d’inaudibles messages
Au monde stupéfait regardant impuissant.
Une chape de plomb écrase la pensée,
Le peuple muselé subit la loi d’airain,
Allant courbant le dos face aux bandes armées
Et n’osant plus rêver à d’autres lendemains.
Mais un jour reviendra le temps de l’espérance,
Déjà dans les vallées s’arment les combattants,
Des forces résolues entrent en dissidence,
Demain s’élèveront de nouveau cerfs-volants.
Tous droits réservés@paulgianni
Pauvre Kaboul ! Le règne des talibans, c’est la nuit (Erèbe) venue sur l’Afghanistan ; la nuit infernale venue sur la pensée.
Très joli texte si je peux m’exprimer ainsi et porteur d’espoir.
C’est très fort, la réalité d’un quotidien insoutenable dont les puissances au sein de l ONU ne peuvent que constater leur impuissance sans tomber dans l ingérence
Poème écrit le 15 Août 2021 au lendemain de l’arrivée des Talibans à Kaboul. A retrouver bientôt dans dans mon prochain recueil ” Nouveaux regards “