Vague à l’âme d’une illusion perdue
Je cours
Après un spectre d’amour
Et m’essouffle, cœur fendu
Il ne saigne pas
Mariée ou pendue
Toujours le choix
Je prends la corde
Pour grimper au-delà
De la miséricorde
Que je t’accorde
Et me recentrer sur moi
Rien ne change
Dans le noir, je m’égare
Sentiment de dégoût étrange
Tout se répare
Pour qui décide d’avancer
J’attrape les débris de mes désirs
Pour les façonner et en dessiner
De nouveaux, sans me laisser envahir
Par les feuilles mortes trop vite tombées
Je trace des sillons sur mon corps
Toujours plus profonds, toujours et encore
J’y sème des parcelles de mes souvenirs
Pour les embellir avec mes pleurs
J’aiguise la lame de mes déconvenues
Et en transperce jusqu’à l’explosion
La moindre de mes illusions
La douleur est douce, catharsis libératrice
J’observe mon cœur déchiqueté
Avec hauteur, survolant mon propre cliché
Je suis le voile qui se détache pour mourir
Et renaître du pire
J’ai pris mon voile de mariée déchue
Pour le transformer en corde
Et y pendre mes illusions perdues
Telles les cendres d’un défunt
Mes illusions se dispersent dans les airs
Les embruns apportent un nouveau parfum
Et m’inspirent à mesure que j’expire
A mesure que j’expie mes erreurs délétères
Je fais marche arrière
Et repars sur un nouveau chemin
Sans oubli ni dépit aucun
Je parcours mon être
Sans jamais disparaître
© 2017 – * Nadège Gorek *