Il vente – Lucienne Maville-Anku

Il vente
Il ne cesse de venter
Le vent souffle
Il souffle et ne cesse de souffler
Ici ces temps
Et je me demande bien ce qu’il dit
On dirait qu’il annonce l’orage ici
On dirait
Mais pourquoi
Il souffle et ne s’arrête pas
On dirait qu’il fait des tourbillons
Et gronde et chante et Lance des canons
Quelque chose ne tourne pas rond
Ça me parait bizarre un peu bidon
Peut-être qu’il faudra ajuster des instruments
Nous sommes le 23 Mai
Printemps

Le vent souffle je l’entends
Je l’entends et j’écoute et me demande
Qu’est-ce qui s’annonce à l’horizon
On est toujours en confinement
Le vent souffle, s’arrête et reprend
C’est comme un enchainement
De vagues de vents de la mer de l’air
En mouvement
Comme une mer d’eaux en colère qui se déchaîne
Et se déhanche dans une guerre de danses
Une danse de guerres

Le vent souffle l’entend-on
S’il est en colère
On ne peut que le laisser faire
Je l’écoute et je me tais
Le Pater est aux commandes
C’est peut-être lui qui est fâché

Je l’entends le vent
Il souffle
Mais je n’ai pas peur
Même si ça effraie
Le vent souffle
Il souffle fort encore
Et les oiseaux quant à eux chantent
Je les entends dans la cime d’arbres
Je les entends assis là sur leurs bancs
Des branches que berce le vent qui balance leurs chants et transporte leur musique
Qu’orchestre le Chef

Le vent souffle
Et le soleil lui regarde
Les yeux grands ouverts
En nous donnant généreux
Sa lumière qu’il partage
Et qui réchauffe nos cœurs
Mais que nous dit-il le vent
Qui souffle en rafales
Se peut-il qu’il déverse sa vive émotion
Ou qu’il veuille tout simplement
Purifier l’air de ces temps de misères
Le vent souffle
Le vent souffle fort
Et c’est lourd par moment
Je reste au repos à l’intérieur
Avec le Pater qui veille
Je reste au repos
Et sur moi-même je veille
Je ne sais pas ce qu’il a dit
Au vent qui l’écoute de faire
Ce n’est pas pour l’instant
Mon affaire

Le vent souffle
Et on dirait que j’entends
Des draps secoués qui s’arrachent et se déchirent
Pour que se réveillent des consciences assoupies
Et qu’elles veillent et prient
J’écoute et j’entends
C’est déjà le soir
Le vent souffle encore
Et le Maître qui orchestre tout
Veille je sais et voit tout
Il nous voit tous
Il veille le jour
Il veille la nuit
Son Mot le dit

Il est au contrôle
Il sait ce qui se joue dehors
Il connait l’air de la musique
Le Pater sait
Je me tais
Car je parle depuis hier
Je ne peux plus dire Bonne nuit
C’est le matin
Déjà le 24 Mai
Printemps

Le vent veille
Il souffle encore
J’arrête de parler
Chantent des oiseaux

©Lucienne Maville-Anku, 23, 24/05/20 02:08

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Lucienne Maville-Anku

Lucienne Maville-Anku (799)

"C'est en écrivant que j'apprends à écrire."
Je suis originaire de la Martinique, une des charmantes petites iles de la Caraïbe, et vis au Royaume-Uni.
J'écris depuis de nombreuses années, et ce sont les autres, dans un premier temps, qui par leurs nombreux encouragements et appréciations a la lecture de mes textes m'ont aidée à prendre conscience que j'avais des talents à valoriser.
Ce désir d'écrire et de mieux écrire qui niche en moi depuis l'âge de 15 ans n'a jamais cessé d'aller croissant. Aussi, j’expérimente que c'est le fer qui aiguise le fer, et que plus j'écris, plus je désire écrire, et apprends de la sorte à écrire en autodidacte, par le soupir, par le désir, comme un feu qui s'attise.
La Poésie elle-même m'enseigne, j'apprends d'elle et découvre plus de sa beauté et sa diversité en lisant et en appréciant ce que d'autres écrivent et expriment, notamment sur cette plateforme, terrain de partage et d'expérimentations où foisonnent tant de talents qui m'émerveillent. C'est une vraie galerie d'arts uniques.
J'écris et développe cet art d'écrire en cultivant ma relation avec la Poésie, 'bon pédagogue’ qui m'instruit et m'éduque, et l'écriture elle-même qui comporte aussi des vertus thérapeutiques contribue à mon développement personnel. Cependant, j'ai souvent désiré participer à des programmes de formation pour parfaire mes talents et la stylistique.
J'ai compilé déjà plusieurs recueils de textes poétiques que je souhaite "dé-confiner" pour les mettre à profit, partant du principe que ce que l'on partage, on le gagne, et ce que l'on garde, l'épargnant à l'excès, on le perd.

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3 Commentaires
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Invité
2 juin 2020 11 h 44 min

Bonjour Lucienne,

Un peu comme si je regardais par la fenêtre…
Si vous parlez tout bas, les oiseaux continueront de vous accompagner.

Merci bien.