Depuis le matin, la neige continuait de tomber. Ses gros flocons, de plus en plus nombreux, virevoltaient dans le ciel avant de tomber sur l’herbe du jardin pour ensuite former un immense tapis immaculé.
La rue, qui la veille était encore animée par les allées et venues des voitures, était comme endormie. Elle aussi était maintenant recouverte de ce long manteau blanc ainsi que les toits des maisons d’où s’échappait pour certaines d’entre elles, de la fumée.
Ce n’était pas le cas pour tous les habitants de cette rue. Si certaines personnes avaient allumé leur cheminée, d’autres préféraient se chauffer au fuel ou à l’électricité.
On était au milieu de l’après-midi et le soleil, après avoir fait une courte apparition, était parti. Dans quelques heures, il ferait nuit et il faudra fermer les volets.
Mais nous n’étions pas encore là. Le mois de décembre était commencé depuis peu et elle le ferait quand elle devra allumer la lumière. Bien que des rideaux aux différents motifs décoraient ses fenêtres, elle n’aimait pas être à la vue de tous ces marcheurs qui passaient devant sa maison.
Pendant que son mari regardait la télévision dans la pièce à côté, elle s’était installée à la table de la cuisine. Cette dernière avait multi-usages. Elle servait pour les repas, ce qui est logique mais pour d’autres choses : déposer le linge quand elle repassait, faire des mots croisés ou fléchés , faire les comptes, écrire des textes, notamment des poésies…
Ce jour là, elle n’allait rien faire de tout cela. Elle allait écrire à une certaine personne pour lui demander une certaine chose. Elle avait encore le temps d’écrire sa lettre mais elle préférait le faire pour pouvoir l’envoyer dès le lendemain.
Le temps qu’elle mettrait pour rédiger ce courrier ne serait pas long. Elle prit une feuille de papier, un stylo bille bleu et commença à écrire.
Pendant qu’elle écrivait, elle redevenait une petite fille. Comme quand elle était enfant, elle faisait sa commande au bonhomme à la barbe blanche et au long manteau rouge.
Cette fois, elle n’irait pas lui demander de lui apporter une jolie poupée. Ce qu’elle désirerait serait beaucoup plus que tous les jouets reçus dans son enfance et qui la comblerait jusqu’à la fin de sa vie si son rêve prenait réalité.
Une fois le courrier terminé, elle ferma l’enveloppe et écrivit les coordonnées de son destinataire sur le recto de celle-ci. Elle la posa sur le buffet, bien en évidence pour ne pas être oubliée d’être mise dans la boîte aux lettres de la Poste, le jour suivant.
Après un long soupir, elle prépara le thé qu’elle prendrait ensuite avec son mari. Elle ne ressentait aucune honte d’avoir écrit au Père Noël. Bien qu’elle était une mamie âgée de bientôt soixante-cinq ans, et que par conséquent elle avait dépassé largement l’âge d’y croire, son côté sentimental revenait de manière plus approfondie durant cette période de l’année.
Dans les jours qui suivraient, voire plus, elle verrait si son voeu serait exaucé : celui de retrouver, pour de bon avec son mari, un certain petit bonhomme éloigné d’eux depuis des années…
Texte écrit par Odile Stonham @ Tous droits réservés.
Nombre de Vues:
