Henri Grouès, allias L’abbé Pierre, s’en rendu célèbre par cette citation : « Alors je dis, la vie c’est un peu de temps donné à des libertés pour, si tu veux, apprendre à aimer », avec la certitude te devoir lutter contre le mal”.
Cette phase vient de résonner en moi sous un jour neuf en écoutant Nathalie Descoster, une sommité de la sculpture, qui nous a ouvert son cœur dans l’émission Parole inattendue.
Elle nous dit que ce n’est qu’arrivée à la moitié de sa vie qu’elle s’est rendu compte qu’elle ne se connaissait pas elle-même, et que la connaissance de soi-même engendre premièrement l’amour de soi (et non l’amour propre) et l’amour des autres. Elle a ajouté qu’à partir du moment où elle savait qui elle était, les autres, la connaissant vraiment, l’aiment vraiment pour elle-même et non à travers ses œuvres et que de son côté elle découvrait le vrai amour des autres.
Henri et Nathalie se sont trouvés devant un choix : user ou non de leur liberté pour se connaître afin d’oser aimer soi-même et autrui. Tous les mots de la citation de l’abbé Pierre pèsent leur pesant d’or fin. 1 – Un peu de temps donné à des libertés, pour dire que la vie est courte et qu’il faut faire bon usage de notre liberté car tout reste à écrire. 2 – Pour, si tu veux, apprendre à aimer. Le « si tu veux » est incontournable car notre liberté est le précieux trésor reçu du ciel et ce n’est que librement et sur un acte volontaire innovant que l’on peut aimer vraiment. Et enfin 3 – avec la certitude de devoir lutter contre le mal. En effet, qui décide d’avancer librement dans la vérité de soi et dans l’amour des autres sera confronté à cet obstacle incontournable que l’on appelle le mal. Il commence par se mal connaître et s’achève dans l’écueil de mal aimer, de vouloir aimer des personnes refusant de se laisser aimer telles qu’elles sont, en vérité.
L’évangile nous dit, à juste titre, qu’il faut aimer Dieu et nos sœurs et frères comme nous nous aimons nous-mêmes, mais s’aimer soi-même signifie se connaître et de même pour aimer autrui, il faut un regard de vérité sur sa personne, pour peu qu’elle ne se la masque pas, qu’elle ne nous la masque pas.
Par bonheur, nous avons tout le temps d’une vie pour apprendre à aimer, en rectifiant peu à peu le jeu de nos outils comme Nathalie lors de ses sculptures. Cet amour que nous osons est un tissage ou une sculpture qui unit nous-mêmes et autrui.
Aussi peut-il être utile de garder sous les yeux au moins le cœur de la citation de l’abbé Pierre que je vous redonne : « La vie c’est un peu de temps donné à des libertés pour, si tu veux, apprendre à aimer ».