Des êtres libres – Lucienne Maville-Anku

Qu’elles ont dû tressaillir d’allégresse les entrailles de la Terre !

Qu’elle a dû bondir et rebondir la Sphère, avec les milliers de victimes en son coeur, lorsqu’ont commencé à exploser les mailles serrées du filet d’un système meurtrier !
Le système esclavagiste qui a incontestablement enrichi nombres et dépouillé et appauvri injustement des individus, des familles et des peuples dont certains, à l’instar de la “Perle des antilles”, oui Saint-Domingue, Haïti aujourd’hui, ont bien du mal à relever la tête.

C’est à Paris, que ce décret, le décret de Schœlcher – ô Victor Schœlcher dont certaines de nos rues à la Martinique, Mon īle aimée, portent en son honneur le nom, lui qui, saisi d’une grande empathie, ne pouvait plus souffrir de voir vivre, s’ils vivaient, des êtres humains dans d’aussi horribles conditions et voulait pour eux l’émancipation.
Mais qui, plus que les esclaves qui voyaient, buvaient et mangeaient l’agonie, pouvait aspirer à ce grand changement dans leurs conditions de vie !
Et n’est-ce pas aussi cet ardent désir, immense passion pour l’émancipation, la liberté qui les a poussés à anticiper, à accélérer au prix de vies, des leurs y compris, le mouvement de leur Libération ?

À Saint-Pierre en Martinique.

Vous en souvenez-vous ?
Vous rappelez-vous de l’Insurrection qui a éclaté ce 22 mai 1848 ?
Et des effusions de sang ?

Ils n’en pouvaient plus nos frères.
Ils en avaient assez !.
Le vase débordait.
Et pour eux, il était temps, bien temps que la vision de leurs pères qui avaient préféré souffrir la mort que de souffrir les chaînes, devienne RÉALITÉ.
Eux qui trimaient et bêchaient en chantant
Eux qui chantaient en trimant et en bêchant
Et nourrissaient sous les coups du fouet
Qui lacéraient leurs dos
Et leur déchiraient la peau
Et la chair jusqu’aux os
L’Espoir
L’Espoir d’être un jour
Ce qu’ils avaient été
Ce qu’ils étaient
Ce qu’ils devaient rester

Des êtres libres !

Car l’esclave
C’est bien plutôt
Celui qui enchaînent les autres
Et libre est celui qui détache
Les liens de ceux qu’on opprime.

©Lucienne Maville-Anku, 17 avril 2016

(Pour la Mémoire. Le 15 Avril 2016, le cœur ému, je repensais à cette date des plus importantes et inoubliables de l’histoire du peuple noir, l’histoire de toute l’humanité faut-il le dire : le 27 avril 1848.)

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Lucienne Maville-Anku

Lucienne Maville-Anku (796)

"C'est en écrivant que j'apprends à écrire."
Je suis originaire de la Martinique, une des charmantes petites iles de la Caraïbe, et vis au Royaume-Uni.
J'écris depuis de nombreuses années, et ce sont les autres, dans un premier temps, qui par leurs nombreux encouragements et appréciations a la lecture de mes textes m'ont aidée à prendre conscience que j'avais des talents à valoriser.
Ce désir d'écrire et de mieux écrire qui niche en moi depuis l'âge de 15 ans n'a jamais cessé d'aller croissant. Aussi, j’expérimente que c'est le fer qui aiguise le fer, et que plus j'écris, plus je désire écrire, et apprends de la sorte à écrire en autodidacte, par le soupir, par le désir, comme un feu qui s'attise.
La Poésie elle-même m'enseigne, j'apprends d'elle et découvre plus de sa beauté et sa diversité en lisant et en appréciant ce que d'autres écrivent et expriment, notamment sur cette plateforme, terrain de partage et d'expérimentations où foisonnent tant de talents qui m'émerveillent. C'est une vraie galerie d'arts uniques.
J'écris et développe cet art d'écrire en cultivant ma relation avec la Poésie, 'bon pédagogue’ qui m'instruit et m'éduque, et l'écriture elle-même qui comporte aussi des vertus thérapeutiques contribue à mon développement personnel. Cependant, j'ai souvent désiré participer à des programmes de formation pour parfaire mes talents et la stylistique.
J'ai compilé déjà plusieurs recueils de textes poétiques que je souhaite "dé-confiner" pour les mettre à profit, partant du principe que ce que l'on partage, on le gagne, et ce que l'on garde, l'épargnant à l'excès, on le perd.

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Alain Salvador
Membre
12 janvier 2021 9 h 32 min

Un rappel à la mémoir. Il faut aussi penser que l’esclavagisme sévit encore dans certaines parties du monde.
Merci Lucienne.