Le thème de cette minute philosophique provient du titre d’une émission-jeu emblématique née en 1965 Des chiffres et des lettres, avec deux noms, 2 visages et 2 talents : Patrice Laffont et Maître Capello. Au début des années 70’, les débats télévisés mettaient également en scène des noms, des visages et des talents d’orateur. Par exemple Pompom face à Tonton (Pompidou face à Miterrand). Mais aussi les défenseurs de la Micheline et du train Corail face à ceux du futur train à grande vitesse, les pro vie face au
pro avortement etc. Puis, au milieu des années 70’, la politique a basculé dans Les chiffres et des lettres avec un langage en sigle. On parlait de VGE, d’IVG et de TGV. Puis ce fut la mode de citer le FMI et la BCE. Enfin, comme par un coup de baguette magique, la France ne comptait plus ni miséreux, ni clochards, mais juste des SDF. Plus récemment, la DGSI via l’appui de certaines mairies, a demandé aux ASVP d’éradiquer de
nos trottoirs tous les SDF.
“Salauds de pauvres” s’écrit déjà Gabin dans le fim “La traversée de Paris”.
Après les lettres, passons aux chiffres. L’OMS nous apprend que quelque 2,1 milliards de personnes, soit 30 % de la population mondiale, n’ont toujours pas accès à l’eau potable et 4,4 milliards, soit 60 %, ne disposent pas de services d’assainissement. On écoute, on se tait, ce ne sont que des chiffres. Ce qui nous fait ouvrir la bouche c’est d’apprendre que la bouteille d’eau minérale va augmenter de 2% à cause de l’inflation dans les pays riches. Sans parler du prix du gasoil. Il faudrait des gilets jaunes au Sael et en Ethiopie. Le monde a besoin d’images plus que de chiffres et de sigles, mais celles-ci arrivent toujours trop tard, comme celles de ces enfants du Sael n’ayant plus que la peau et les os, ou, tout récemment, celles de ces familles du sud de Madagascar où le réchauffement climatique a fait disparaitre toute trace d’eau. Chaque famille est obligée de faire des kilomètres pour avoir le droit de remplir tous les 2 jours un petit seau d’eau douteuse puisée dans un trou au milieu d’une rivière devenue désertique. Parfois les chiffres sonnent fort quand ils sont relayés par des noms emblématiques de la solidarité, comme les besoins de nourriture multipliés, chaque
année, par 2 ; puis par 3, puis par 4 etc pour la banque alimentaire ou les restaus du cœur.
Ouvrons les yeux et le cœur au-delà des chiffres et des lettres sinon, demain, 99% de nos enfants définiront un SDF comme un citoyen qui ne sera jamais soumis à l’ISF.
Un beau et grand moment de partage… incitant au partage. Merci Jean-Marie.
Cela changera t-il un jour, jai fais un écrit il y a quelque temps qui rejoint le votre.
En fin de compte ce n’est pas la France qui faut changer mais le monde.
Plus les grands ce ce monde sont riche, plus ils en veulent.
Mis à part ne jamais taire tous cela nous sommes impuissant.
Jean-Marie, mes deux derniers poèmes se nomment “les yeux ouverte” et “images d’info”, donc en parfait accord avec tes écrits.” Images d’info” parle justement de Madagascar
Bonjour Jean-Marie ! Je viens de lire ton texte, il fait réfléchir tellement le sujet est grave. Malheureusement, il est toujours d’actualité et le sera toujours. Pour ce qui est du jeu “des chiffres et des lettres”, il y avait auparavant son prédécesseur si je peux m’exprimer ainsi. Cela s’appelait “le mot le plus long” et avant d’être présenté par Patrice Laffont, il était animé par une comédienne : Christine Fabréga. Elle n’est pas restée longtemps. Je n’en connais pas la raison.
C’est tellement vrai malheureusement
Témoignages bouleversants! en dehors des jeux télévisés! Colette