Clichés de printemps
Les arbres ont gardé la puissance latente
qui, passé les mois frileux et la passivité
jaillit de nouveau après la longue attente
donnant à la forêt une grande activité.
La sève blanchâtre à la couleur du marbre
et lorsque vient le signal de la résurrection,
elle monte lentement jusqu’aux faîtes des arbres,
nourrissant les rameaux des futures érections.
Les gemmules des branches sont, soudain, compressées,
bien enflées des bourgeons qui donnent la croissance
et ces boules vivantes, précoces et pressées,
percent au grand jour comme autant de naissances.
Le printemps est aussi le réveil de la faune,
après les solitudes viennent les peuplements,
et le chant des oiseaux après l’hiver aphone,
rythme dans l’allégresse tous les accouplements.
12 01 1993
Philippe Dutailly
Merci pour le partage de cette bienfaisante douceur printanière dans cet enfer estival !