Clé de l’Orthographe n° 18
Abordons cette semaine un sujet qui fâche, l’accord du participe passé. J’en vois déjà qui pâlissent, d’autres qui sont proches du malaise… Non, non, non, rassurez-vous, je vais essayer de rendre tout ça facile à comprendre.
Tout d’abord, oublions pour le moment les verbes pronominaux (se + verbe) : ils méritent une chronique à eux seuls. Et mieux vaut éviter les migraines pour une première approche.
Commençons par le plus simple : le participe passé suit l’auxiliaire être. Facile : il s’accorde avec le sujet : il est parti, elle est venue, les jardins sont arrosés par la pluie, les terrasses sont inondées de soleil. J’avoue, la météo changeante a visiblement une influence sur moi…
Avec avoir, deux questions à se poser : y a-t-il un COD, et où est-il placé ? Pour ceux qui auraient besoin d’un petit rappel, le COD, c’est le complément qui répond à « quoi, qui ? ».
Exemple : « Le mauvais temps a arrosé la terrasse. » Je me demande : « Le mauvais temps a arrosé quoi ? » Réponse : la terrasse. J’ai donc bien un COD.
Si le COD est placé après « avoir », comme ici, le participe passé est invariable. Ici, « arrosé » n’a pas pris de « e ».
En revanche, si le COD est avant « avoir », le participe passé s’accorde avec le COD (jamais avec le sujet). Reprenons notre exemple : La terrasse que le mauvais temps a arrosée est détrempée.
Donc, même processus : le mauvais temps a arrosé quoi ? La terrasse. Elle est avant le verbe, on trouve bien un « e » à « arrosée ». Pour vous aider, remplacez le participe passé par « prendre », par exemple : La terrasse que le mauvais temps a prise… ça ne veut rien dire, mais on entend bien le féminin.
Je sais, c’est l’une des marches de l’escalier grammatical qui provoquent de nombreuses chutes, mais en se posant les bonnes questions, on peut y arriver : être ou avoir ? Si c’est avoir, COD ou pas ? Si oui, placé où ? Allez, courage, il est possible de s’en sortir !…