Cinq Mai, ma mère – Arnaud Mattei

Date familière d’un anniversaire,                 

Douceur et tendresse, ma mère.                  

Sur ta tombe, aller me recueillir,                  

Près de toi, penser, me souvenir                 

D’un jadis de rudesses joyeuses,                

Du temps aux paroles berceuses.               

                       

Bruits de pas sur un rythme de vie,             

Tu es si près de moi, tu me souris.              

Mots d’absences ou mots de cœur,             

Posés à tes pieds, une vive douleur            

Brûlures à chaque souffle, exhalée,             

Gerçures de l’âme à chaque pensée .          

                       

Ne rien te dire, te parler, te respirer,

L’outre-tombe ne saurait empêcher             

L’outre-vie de se repaître des appels,                     

Au silence de tes paroles immortelles.                    

Partage du nous au-delà de l’au-delà,                     

Tu n’es jamais seule à la table du roi !                    

                       

Au cimetière des mamans parties,               

Qu’est-ce cette terre qui t’ensevelit ?                      

Dieu se trompe, si tu es poussière,  

Tu es d’argent et d’or, vive lumière              

Sur la stèle de marbre où se pose,              

Le bouquet de nos hier d’osmoses.             

 

Arnaud Mattei, le 05 Mai 2021

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Arnaud Mattei

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Les poèmes sont cent, ils sont mille, ils sont uniques. Ils sont de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Ils sont odes, ils sont sonnets, ils sont ballades. Ils sont vers, ils sont rimes, ils sont proses. Ils sont le moi, ils sont l’émoi. Ils chantent l’amour, ils disent nos peines, ils décrivent nos joies. Ils ont la force de nos certitudes, ils accompagnent nos doutes. Ils sont ceux de l’enfance, ils traversent le temps, car ils sont le temps. Ils ont la pudeur de la plume, la force d’un battement d’ailes. Ils sont ceux qui restent, ils prennent la couleur de l’encre sur le papier, sombres clairs, multicolores.
Alors ces quelques mots pour la souffrance de les écrire, pour le bonheur de les dire, pour la joie de les partager.
Des quelques poésies de mon adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies, d’un diplôme jadis gagné à un concours à mes presque soixante ans, il se sera passé un long moment de silence, une absence que le vide du temps ne saurait combler. Je crois avoir fait de ma vie, une vie simple et belle avec ceux que j’aime. Pendant ces quelques décennies, les mots sont restés au plus profond de moi.
Aurai-je la force de les dire, saurai-je être persévérant pour les écrire ? Et vous, les écouterez-vous ? Peut-être aujourd’hui, peut-être demain, peut-être maintenant, qui sait….

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8 Commentaires
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Alain Salvador
Membre
9 mai 2021 22 h 46 min

belles pensées qui n’attendent pas seulement le premier novembre pour vous envahir

Colette Guinard
Membre
9 mai 2021 21 h 15 min

Bel hommage à une maman disparue que l’on aime!
Bonne soirée dans ces affectueux souvenirs ! Colette Guinard

Christian Satgé
Membre
9 mai 2021 20 h 28 min

Un beau cadeau que ce bouquet de mots déposé tendrement… et pas que pour la récipiendaire. Merci Arnaud.

Lucienne Maville-Anku
Membre
9 mai 2021 19 h 19 min

Bel hommage, Arnaud.
Très touchant. Émouvant.

Hommages.

“…Au silence de tes paroles immortelles.”