Bal, poème d’Emil Gulian – Gabrielle Sava

Voici dans la nuit avachie briller les lumières du bal.
Des landaus poussés en bas de l’escalier par des laquais gantés
Et des manteaux de prix sur les épaules fardées
Font flotter leur soie, remontant la vague sidérale.
Sur des lustres tressés, des senteurs fortes et froides
Enveloppent l’air de désirs et tentations.
De très blanches coquettes montrent leurs blanches dentitions
Et t’observent soudain de leurs yeux chauds et lèvres froides.
Tu peux être une triste madone parmi les lumières du bal…
Je pressens intérieurement ton rapprochement
Les pas qui te portent sous de secrets volants.
Je voudrais sentir tout près, fardée, ta joue pâle
Et à nouveau t’entendre sans voix sur ma poitrine soupirer
Quand sans le vouloir je deviens sentimental
Mais le bal s’arrête… dans la salle sans aval…
Les dernières lumières, tous songeurs, éteignent les laquais.

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Gabrielle SAVA (DANOUX)

Gabrielle SAVA (DANOUX) (9)

Je suis née en 1975 à Bucarest. Après un baccalauréat littéraire au Lycée français de Bucarest, hypokhâgne à Strasbourg, une licence de lettres et une maîtrise de droit, je suis devenue juriste et traductrice d’entreprise. Depuis 2017, j'exerce exclusivement l’activité de traductrice littéraire, avec déjà de nombreux romans et recueils de poésie à mon actif.

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Olivier Gatin
Membre
28 juin 2024 8 h 14 min

ça me fait penser à une soirée au feu de la St jean :) ect…