« Ai-je enfin atteint le pays de Neuve France ? » Que vos visages défilant au fil de ma mémoire daignent mettre fin au règne des ectoplasmes. Mon Dieu, force magique et impalpable, je bourlingue comme un vieux rafiot délaissant ses proches et son temps, délivrez-moi de l’abîme par lequel je digère mon ennui.
Les barreaux sécurisent ma liberté. Le néant accapare mes envies. Bientôt vous m’oublierez, funambules de la vie. Je ne me reconnais plus ; suis-je partie intégrante des funestes machines qui m’avalent ou bien les restes de vieux parchemins abîmés par votre temps ?
Je déambule en ce pays fou de brume encerclant de ses nuées les narcotiques de ma personnalité. Qu’hier ne me semble qu’un lendemain entrecroisé d’apparences éphémères vagissant sur notre présent les fétiches de ma constituante arrimés sur un tout indissoluble et viscéral, à vous d’en clore les ébats !
Le brouillard se dissipe momentanément, je reprends la plume ou plutôt c’est elle qui me conscrit. Lisez vous-mêmes les folles dédicaces d’un raté qui n’a fait de bien qu’en vous fuyant désespérément vers ses propres abîmes, sa propre condescendance. « Il n’existe plus de communes appartenances entre nous, autres que celles des tissus qui nous engorgent.
Novembre 1983