A mon père de Georges Roda-Gir

 

A mon père !!

Le ciel est vide et mes mains sont pleines d’azur,
Je regarde cette nappe étrange comme un haut mur…

Puisque que nous ne savons rien
De tout ce qui n’est pas vécu.
Pourquoi tu as clos les paupières,
Lorsque la nuit est entrée
Dans ta chambre aseptisée.
Comme une exécution programmée

Combien de larmes perdues?
Qu’aucun ne se rappelle plus.

Puisque tu as senti ta poussière
Remuée jusqu’au commencement,
Comme si cela était suffisant.

Puisque nous ne savons rien de ton éternité
Qui sait où ton âme s’est faite un royaume
Dans ce mystère,dans cette explosion d’atomes.

Dans le silence,dans la profondeur des cieux,
Vers des polarités lointaines
Dans la blancheur diminuée,
Je te cherche au détour d’un chemin
Dans l’air que l’on boit
Dans les labours obscurs que l’on éclate,
Sous la pression des doigts,

Mais le ciel a reculé et l’horizon se rétracte.
Je te cherche dans cette forte poignée de main
Dans la beauté amer de mon pays
Dans tes yeux clairs et parfois gris

Je te cherche à travers mon coeur triste
Comme une goutte de vie incertaine.

Dans cette étoile inconnue au ciel qui a luit,
Est-ce ton âme,là-bas qui a jaillit ?

Mais à quoi bon!!!
L’univers éparpille ses rayons,
Le soleil bout à travers nos poumons
Dans le déroulement des jours
Et nous entendons monter de la terre
De curieux râles sourds
Les âmes étranges ont-ils rejoint ce mystère?
Mais ce n’est point assez pour ce qui nous attriste.

©G Roda gir

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