31. Laure Tauriac Andriambahiny – “L’arbre de France”

L’arbre France

Pour tous ceux qui portent aux nues le Français de souche,
Et comptent bloquer le reste du monde sur la touche,
Je rappelle qu’avant la souche il y a les racines,
Rien garantit sang pur sang gaulois dès l’origine.
Nos premiers envahisseurs la Rome Antique,
Vous réprouvez l’usage de la monnaie unique,
Mais les francs désignaient nos ascendants barbares,
Stop la frime, fromager t’as été germanique.
Par ailleurs nous étions tous des singes au départ.
Nos multiples racines excluent l’idée de race,
Elles démentent les propos outrageants qui s’entassent.
Les déclarations délirantes des fous du Front
Qui aimeraient sectionner notre arbre jusqu’à son tronc.
Restez entres bûcherons, vous tournerez en rond.
La souche xénophobe reste figée dans le temps,
Elle ne s’élèvera jamais vers le soleil
Si tremblante la peur et le froid la grelottant,
Plantée là sans mouvement en éternel sommeil.
Leurs brindilles mortes et sèches juste bonnes pour le feu
Pour tout détruire en jetant de la poudre aux yeux.
Vous n’arrêterez pas l’progrès ni l’évolution
Pas au nom d’un Enfer ni d’une Sainte Dame Nation.
On se donne tant de mal pour nous enraciner,
La dynastie Le Pen n’en finit pas d’peiner
Quitte à falsifier l’Histoire de notre identité
Faire taire, terrer les voix de la fraternité.
Que notre arbre puisse être en bois de rose ou d’ébène,
En quoi ça gêne ? Cela change un peu du chêne.
Notre arbre peut bien se parer du béret rétro,
Comme il peut bien arborer une coupe afro,
Il prendra quand même un pastis à l’apéro.
Si du cidre normand coule toujours dans sa sève,
On ajoutera d’autres mélanges qui relèvent.
Bien sûr on boit au rouge du Beaujolais,
Comme au café latino, au thé à la menthe.
Tant de parfums, d’épices inconnues qui nous tentent
Et goûts nouveaux qui enrichissent nos palais.
Pouvoir manger ou manier des baguettes magiques,
Chez nos boulangers, aux restos asiatiques.
Sur nos marchés les litchis, les noix de coco,
Le gingembre aphrodisiaque c’est pas des chicots.
Et des chansons d’ailleurs nous parviennent les échos.
Tant de talents inexploités,
De potentiels laissés de côté,
Derrière les murs gris des cités,
Une perte pour la société,
Toutes ces bonnes volontés qui se sont effacées,
Ces branches qui n’ont pas pu s’épanouir et pousser.
La faute entre autres à notre éducation déclassée.
On les a fait venir en masse ces immigrés
Afin d’aider notre arbre à se développer.
Lorsque les choses ne tournent pas à notre gré
On les érige en boucs émissaires pour nous duper.
Mais les fans de Pétain ont la mémoire qui flanche,
La fureur du Führer et la bêtise qui tranche
Leur acharnement à arracher certaines branches
Même lorsque celles-ci nous donnent divers bons fruits,
Et font partager le profit de leurs produits.
Si vous n’avez pas cette chance de voyager
Vous découvrez d’autres cultures grâce aux étrangers.
Parce qu’on a tant de connaissances à partager,
Chacun nos richesses locales à échanger
Puis surtout nous avons le même globe à protéger.
Bien avant l’Histoire il n’avait qu’un seul continent
C’est la dérive de l’humanité maintenant.
L’étranger a son regard à nous apporter
Le contraste fait notre complémentarité.
Avec de la tolérance nous ferons notre force
Et nos différences renforceront notre écorce.

 

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