157. Eric Deslandes – “A mes enfants”

A MES ENFANTS

Les bras ballants
Les yeux tombants
Du tableau à sa place, il marche lentement ;
Au rythme de sa pensée, il retourne s’asseoir
Sa réponse si fausse reste sur le tableau noir,
Le groupe s’oppose à lui par un rire repoussoir.
Précisons qu’entre eux deux, git une différence.
Je vous donne un nain dys, c’est triste l’indécence.

Jacob, Pierre-jean
Et Asmahan
Du Jourdain au tombeau, ils vont résolument,
Sous un soleil de plomb, ils nourrissent leur haine,
Invoquent leurs textes sacrés, se lancent des anathèmes,
Fabriquent des barrières, définissent l’indicible
Et leurs cœurs se gonflant de l’orgueil irascible
Et fièrement bouffis, fiers leur dive errance,
Nourrissant le démon, ils creusent leurs différences !

Si richement
Si bellement,
De son regard hautin, d’une allure lointaine,
La cravate assurée il passe devant ces jeunes,
Peut-être un peu cassés jouant de la guitare
S’éloignant des semailles, en se réveillant tard ;
Fier de sa pleine richesse et de son métal jaune,
Sa différence glorieuse aux yeux de tous, étale
Sans admettre que souvent le destin tourne mal,
Un cancer, une tumeur et les copains s’éloignent,
C’est alors que tout seul il faut avoir la poigne !

Joyeusement,
Impatiemment,
Il s’en va au mariage, sapé comme un milord.
Il s’en va voir l’amour dans les yeux des mariés ;
La joie dans son regard, elle pétille d’avance
Comme le champagne frais qui ira dans sa panse.
Quand, au détour d’une rame, un vieux clochard s’avance ;
Le drame se joue, descendre ne peut sans tomber ;
L’élégance le soutient un peu embarrassée ;
L’accident s’évanouit s’en souvient-elle encore !
Peut-être qu’un proche jour le milord sombrera
Et c’est un jeune bellâtre qui surement l’aidera
Qui de sa distinction fera abstraction
Comme il le fit lui-même, en modeste alluvion.

L’amour exclut la différence
L’amour, fait, toute la différence…..

 

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