Ni laquais ni valet ni page
Sous cette futaie endormie
Je ne suis jamais à la page
Aspirant et pas à demi
Au doux calme et mieux au silence
Quand la ville vous asservit
Avec bruits énervés pour nervis
Insolence à mon indolence
Dans cette campagne givrée
Sans personne chaque pas sonne
Dans la boue figée la livrée
De mes chemins qui limaçonnent
Dans le néant nu du brouillard
Écume sur la fange en croûte
Il met toute route en déroute
Vieillard vorace aux pas fuyards
Une vieille gelée fagote
Loin son bonhomme bûche au bois
Dans le froid qui me ravigote
Ombres blanchies comme aux abois
Compère Printemps lui lanterne
Sous un arbre embué pendu
Aux nues ténues soudains perdues
S’accrochent ses doigts secs et ternes
Dans cette campagne givrée
Ni laquais ni valets ni pages
Sur la boue figée sans livrée
Ils ne seront pas à la page
Et vagabonde mon esprit
Errances nées dans les vieux contes
D’antan et Dieu il s’en raconte
Dans ce vide frais et sans prix
Ma tête est toute de faconde,
Moins embrumée que l’est l’entour
L’humidité est las féconde
Quand elle enferme comme en tour
Loin de ces poésies qui pèsent
Rimes pauvres vers assonants
Et la prose qui buissonant
Pose ses clichés et fadaises
© Christian Satgé – mai 2017
J’ai emprunté votre campagne givré,
beau texte très parlant,
les images me sautent aux yeux..
Bravo
Anne
Que ces sentiers nous mènent à la connaissance de notre propre univers. Il me reste gravé ta fameuse caravane et ses mots qui pèsent encore sur mes souvenirs…l’alentour en été différent mais le cheminement semblable…. un autre voyage urbi et orbi.
Bonjour L’ami
un beau texte sur le chemin des buissons de campagne seul ou presque, la nature comme compagne qui nous parle et nous inspire la quiétude ou l’angoisse
je t’embrasse