Le seigneur solitaire
Quand je te vois pâlir sous ton air endormi,
Et que succombe le morne regard de l’aube,
Secoue le manteau gris qui pèse sur ton dos,
Et cesse ta hargne tel un torrent qui gronde !
La tristesse des jours et sa terne mémoire,
Lancent leur emprise qui traverse ton être,
Alors prends ton cœur à témoin en levant la tête,
Pour enfin supplier l’horizon qui flamboie.
Pareil à ton ombre par l’inconnu suivie,
Comprends-tu l’absurde quand soupire ton cri ?
Fixe le voile noir du silence des autres,
Et retient ta peine pour méditer la vie.
Je t’ai vu trembloter jusqu’à mordre tes lèvres,
Afin de contenir tes larmes angoissantes,
Qui viennent envahir et noyer ton visage,
Qu’un geste de ta manche va sécher au passage.
Regarde dans le ciel un sillon lumineux,
Il va dans le lointain en traversant la nuit,
C’est pour joindre le néant au matin qui nait,
D’où fuse le halo de l’aurore qui luit.
Je te vois hésiter seul au milieu du gué,
Avec tes gestes lents qui parlent sans gémir,
Éloigne ton corps las de la fuite du temps,
Pour l’amour qui revit au mépris des tempêtes.
Quand te sourient les passants auxquels tu manquais,
Souviens-toi des saluts à tes calmes passages,
N’écoute plus le sifflement des corbeaux laids,
Qui pour plaire esquissent des gestes burlesques.
Tu fus cet aigle fier un seigneur solitaire,
Avec ton œil perçant qui balayait l’azur,
Où tu volais planant les ailes étendues,
Que la douceur d’un flux élève jusqu’à l’ivresse.
A toi qui ne sais pas la souffrance des autres.
© Adrien Benoir – 21/12/2017
Merci Laurence!
Agréable passage sur ma page.
Adrien.
J’aime beaucoup, bravo !
Merci pour votre passage et commentaire très appréciés!
Adrien.
Magnifique écrit, très touchant, oui, ne pas écouter le sifflement des corbeaux..
Merci à vous Aldrick
Anne
Merci pour cette attentionnée lecture.
Touché par votre commentaire.
Mes amitiés.
Adrien.
Superbe et émouvant poème, j’adore ces deux derniers quatrains:
Quand te sourient les passants auxquels tu manquais,
Souviens-toi des saluts à tes calmes passages,
N’écoute plus le sifflement des corbeaux laids,
Qui pour plaire esquissent des gestes burlesques.
Tu fus cet aigle fier un seigneur solitaire,
Avec ton œil perçant qui balayait l’azur,
Où tu volais planant les ailes étendues,
Que la douceur d’un flux élève jusqu’à l’ivresse.
Mes amitiés
Fattoum.