Rouge et variations – David Frenkel

L’étoffe rouge enrage les taureaux ;

Les drapeaux galvanisent les humains ;

Servant leur pays, ils sont des héros,

Pourtant l’infamie coule entre leurs mains.

 

Les fous endoctrinés ont le béguin

De ces vierges immaculées de sang

Les recouvrant de rouge, de sanguin,

Dans un paradis qui tue l’innocent.

 

L’âme vaurienne rouge de vergogne

Se morfond sous la chape des remords ;

Aux peines des martyrs elle se cogne ;

Les sanglots la hantent jusqu’à la mort.

 

La couleur rouge de maintes passions

Scintille dans l’antre de la folie ;

La haine flamboie dans l’aberration ;

L’amour rallume la chair ramollie.

 

Rougit par le désir, il court la gueuse ;

Lorsqu’il l’aperçoit, son âme frémit ;

Félicité suprême ou passion nargueuse,

Aux brumes du matin, l’amant gémit.

 

Le fil rouge du défavorisé

Entoure la révolte ensemencée

Dans les joies qui se sont vaporisées

En de vertes chimères insensées.

 

Elles ont été marquées au fer rouge ;

Sous l’horrible cagnard, les femmes pleurent,

La faim tenaille l’homme dans un bouge ;

Jour après jour, des milliers d’enfants meurent.

 

L’homme repu manquant de fantaisie

Se noie dans un vin rouge capiteux ;

Les malheurs du monde s’anesthésient,

Ailleurs, on entend hurler le miteux.

 

A l’aube de la nuit, l’astre rougit ;

En colère devant la destinée,

Il éclaire la chance qui surgit

Dans les infortunes abandonnées.

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