Quelques épisodes de ma vie (10ème partie) – Odile Stonham

La première fois que j’ai pris l’avion, j’avais dix-sept ans et trois mois ! Je devais aller dans un pays très loin d’ici : le Canada ! La destination finale était North Bay, ville située à plus de 360 kilomètres de Toronto, capitale de l’Ontario.

Je n’y allais pas pour y retrouver de la famille. Non. Je me rendais là-bas pour revoir des personnes dont j’avais fait la connaissance un an plus tôt.

A l’époque, j’étais encore collégienne et j’étais en quatrième. C’était la classe où nous avions des correspondants anglais et il s’est trouvé que la famille où j’irai séjourner durant quinze jours était canadienne.

Elle avait quitté son pays pour venir s’installer à Cambridge pendant un an et cela pour des raisons professionnelles du côté du père.

Après être allée en Angleterre avec une partie de ma classe et d’autres élèves de 4ème, cela a été le tour des correspondants de venir en Normandie. Jane, puisque c’était elle, faisait partie du groupe.

Durant mon séjour, nous avions sympathisé toutes les deux et avec ses parents et sa petite soeur, le courant avait bien passé. Cela a continué quand Jane est venue vivre à la maison pendant deux semaines également et où elle a été accueillie comme il se devait par mes parents et le restant de ma famille.

Du côté langage, Jane parlait le français comme je parlais l’anglais. C’est-à-dire que nous arrivions à nous comprendre plus ou moins toutes les deux, avec un dictionnaire à portée de la main ainsi que du papier et un crayon !

Le seul avec qui Jane parlait sans problème était Papa. Là au moins, il n’y avait pas besoin de dico, de papier et de stylo…

Comme pour Cambridge, les quinze jours à la maison en compagnie de Jane ont passé vite. Et contrairement à mes camarades de classe, nous sommes restées en contact pendant quelques années. Ce qui explique l’invitation de ses parents pour le Canada.

C’était en 1977 et j’étais en 3ème, l’année du BEPC ! C’est l’année aussi où je suis devenue tante pour la première fois ! Je n’ai pas eu le Brevet des Collèges et ma nièce est née alors que j’étais à des kilomètres d’ici depuis une huitaine de jours.

Sincèrement, je ne pensais pas que j’irai car ma mère m’avait posé cette condition : avoir le fameux examen. Aussi quand j’ai su que je l’avais raté, mon père au contraire de Maman, a voulu que j’y aille quand même.

Pour lui, c’était une occasion d’y aller car cela n’allait pas se présenter de sitôt. Ma mère s’est donc résignée…

Et c’est ainsi qu’en compagnie de Papa, j’ai pris le train à la gare de Caen pour Paris et ensuite prendre un taxi pour l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle.

Ce dernier m’a semblé immense quand je l’ai aperçu et j’ai eu peur de m’y perdre car Papa m’avait dit pendant que nous roulions, que j’aurais à faire toute seule le parcours pour rejoindre l’endroit où je devais prendre l’avion !

J’ai dû faire une drôle de tête car Papa m’a rassurée aussitôt en me disant que le bâtiment était de forme circulaire et qu’obligatoirement, je reviendrai à mon point de départ si je m’égarais…

Je l’ai remercié et j’ai écouté attentivement ses explications pour la suite qui m’attendait : trouver le satellite ou terminal qui correspondait à mon avion pour ensuite embarquer à bord de ce dernier.

Cet avion, je n’ai pas eu la chance ni l’occasion de le voir de mes yeux car pour des raisons de sécurité, l’accès à la piste (comme pour les autres d’ailleurs), était interdit pour les passagers. Je n’ai pas pu voir non plus par les vitres du terminal les décollages et atterrissages de ces énormes appareils qui me faisaient, et qui le font encore aujourd’hui, rêver quand je vois leur tracé dans le ciel…

Je me suis consolée, si je puis m’exprimer ainsi, en achetant un peu plus tard une carte postale le représentant.

Puis le temps est venu de nous dire au revoir Papa et moi. Pendant qu’il effectuerait son retour à Caen de nouveau en train, je serai dans un Boeing 747, à 10 000 mètres d’altitude !

Texte écrit par Odile Stonham @ Tous droits réservés.

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Odile Stonham

Odile Stonham (182)

Bonjour,
Je m'appelle Odile et j'ai soixante-et-un ans. Je vis en Normandie, particulièrement dans le Calvados. Je suis mariée et j'ai deux grands enfants dont l'un m'a donné la joie d'être grand-mère de deux petits bonshommes : Ethan et Alexander.
J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de seize ans et cela m'a beaucoup plu. Puis, petit à petit, j'ai continué à en faire. Etant sentimentale de nature, cela y a peut-être contribué. je ne sais pas. Mes sujets sont variés. Je les prends comme ils me viennent.

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