LXIII – Que sont mes amis devenus (suite) – Avis de recherche (début)
Sur chaque photo devrait apparaître en filigrane un incontournable WANTED.
Qu’est devenu notre super Pierrot ? Pierre Badez et la R5 dont il était si fier, son carrosse pour promener ces demoiselles. Toujours le cœur sur la main, la gentillesse même pour cet ami sans âge qui semblait totalement libre de tout son temps. Il aimait chanter en levant les bras à sa communauté de prière Magnificat, et il ne cachait pas sa préférence pour la passagère Agnès parmi les Entre Jeunes.
Quand recevra-t-on signe de vie de notre nounours Claude, reconnaissable à sa généreuse moustache et à son rire toujours retenu. Un ami qui était de toutes les fêtes qu’il égayait de son indéfectible bonne humeur. Avec Claude, c’était toujours « oui », appuyé d’un hochement de tête approbateur. Il plaisait à Catherine, mais ce fut une Sylvie qui mérita sa préférence, et qui engendra son grand silence.
Qui pourrait oublier Jean-François, Jeannot comme le lapin. Un imitateur né, un clone de Bourvil qu’il imitait à la perfection. Il avait la réputation d’un boute en train et se laissait inviter aux mariages pour faire rire toutes les familles de France et de Navarre. Son charme était légendaire et ne plus le croiser laisse un grand vide.
Qui aurait encore écho de nos deux porteurs de bonnes nouvelles, Florence et Jean-Louis, les rois du vélo des PTT ? Tous deux eurent droit à la méthode Vittoz pour parvenir à s’endormir avant des heures hindoues, car leur réveil retentissait à 4 heures du matin afin d’arriver guidon en main à leur centre de tri. Ce n’était pas des amis loquaces, mais d’une extrême gentillesse. Jean-Louis, Delmas de son nom, aimait chanter les succès de la bonne chanson française ici et là. Ne manquant pas de souffle, il pédala de Corbeilles Essonne à Chéroy, dans l’Yonne, pour se rendre à mes 30 ans. Il arriva en nage, mais tout sourire, bien après l’apéritif. Florence, née Evin, préférait lire et partager sur la psychologie et son lien avec la spiritualité. Tous deux étaient à mes côtés au pèlerinage à Chartres du monde du travail où Jean-Louis interpréta Toulouse de Claude Nougaro.
Quant à Clémence, à qui on aimait parler du bon Dieu et de sa grande Clémence, elle ressemblait à l’héroïne de son histoire fétiche : la grenouille à grande bouche. Elle vivait sa vie comme une pièce de Labiche. Clémence semait partout une bonne humeur poussée à son paroxysme au point de se créer une réputation de gaffeuse. Tout le monde connaissait et appréciait Clémence. C’était un monument dirait-on aujourd’hui. Nous fîmes ensemble un petit mois de pèlerinage en Pologne et elle fut tellement séduite par ce pays qu’elle épousa un polonais. Depuis, elle ne nous donna de nouvelles ni en français ni en polonais.
Que dire de Bruno, du nom de Vignot, qui peinait à sourire, mais faisait partie des meubles d’Entre Jeunes. A Strasbourg, il fut remarqué sur le bateau avec sa tenue de petit mousse. On le sentait toujours en quête de quelque chose. Il chercha et trouva sa place au sein de l’équipe de sa région. Une voix gutturale hésitante quoique bien posée le rendait reconnaissable entre mille.
Marie-Claire était la muse de Sylvain. Comme la tête complète les jambes, ils formaient un couple bien assorti. Je n’oublierai jamais notre sketch L’entretien d’embauche de Monsieur GLLOQ .Elle y tenait le rôle de la directrice du personnel et moi celui du candidat à l’embauche pas mal bafouilleur. Elle y improvisa en se saisissant de mon parapluie comme pour se protéger de mes postillons, le tout évidemment filmé par Sylvain. Durant la vidéo comme par la suite nous avions pris l’habitude d’échanger de petits regards complices. Avouez qu’elle avait un charme des plus craquants.
En plein été, mon ami d’enfance Bruno, dit BL pour Bruno Lecroart, ne voulait plus se lever, enterré sous une pile de sacs de couchage ; J’eus alors l’idée d’organiser une semaine de vacances autour de Commercy et j’avais appelé quelques EJ de la Meuse pour établir un programme. Quand je suis allé le chercher, sa maman m’accueilli en me disant « laisse le dormir ce pauvre type ». Il ne m’en fallut pas plus pour tirer Bruno de son sac en le secouant vigoureusement par le bras. Nous avons passé une semaine inoubliable grâce à la famille Parisot où Jean-Marie et son frère étaient fermier, en compagnie de son adorable sœur Catherine, tous deux coordinateurs d’Entre Jeunes. Notre petite équipe fit boule de Neige de village en village, trinquant chez les uns et chez les autres, avant d’arriver à Nancy. Bruno s’extasia devant la place Stanislas. Nous déjeunâmes dans un restaurant tenu par des personnes handicapées. Vu que j’avais ma guitare sous le bras, on y a chanté jusqu’à la fermeture. Le soir nous nous retrouvions pour vivre de petites veillées pour lesquelles chacun avait préparé une chanson, un sketch ou une bonne blague. Bruno y était aux anges car nous étions, le soir venu, les seuls garçons de la bande largement représentée par le joli sexe, qui d’ailleurs ne se montra pas si faible face aux avances de mon ami de toujours.
Belles rencontres au temps des amis…Une mémoire à toute épreuve et de plus ou moins long parcours et cheminements dans ce monde étudiant et la vraie vie.
Qu’ils sont beaux ces souvenirs restés si frais dans ta mémoire Jean-Marie! Et ces photos de tes amis remplis de joie de vivre! On sent dans ce texte, que tu es resté aussi leur ami!