
Quand j’étais jeune j’avais les pattes
Cheveux pendants sur le plastron
Le cuir velu comme un primate
Et la barbe autour du menton.
Mais à présent plus de mystère
Ma crinière a chu sans regret
Mon derme s’expose au grand air;
je suis plus pelé qu’un galet.
Comme c’est étrange!
Comme les ans changent
Un homme en deux ou trois saisons.
D’où cette demande depuis mon enfance:
“Ne suis-je rien d’autre qu’un nom?”
Quand j’étais jeune j’avais la classe
Je déambulais dignement.
Tous me lorgnaient où que je passe
Dans mon apparat d’élégant.
Mais à présent plus d’artifice
Je fais l’attraction générale
Pour les quolibets ,les malices ;
Je suis guenilleux et bancal.
Comme c’est étrange!
Comme les ans changent
Un homme en deux ou trois saisons.
D’où cette demande depuis mon enfance:
“Ne suis-je rien d’autre qu’un nom?”
Quand j’étais jeune j’avais la forme
J’arpentais les parcs au galop.
D’une élasticité sans norme
Je bondissais comme un chevreau.
Mais à présent plus d’escapade
Par égard pour mes pauvres os;
Ventre à terre mais toujours en rade
Je suis le roi des escargots.
Comme c’est étrange!
Comme les ans changent
Un homme en deux ou trois saisons.
D’où cette demande depuis mon enfance:
“Ne suis-je rien d’autre qu’un nom?”
Quand j’étais jeune j’avais l’aubaine
Avec ma bande d’amis de choix.
Jamais seul et jamais en peine
Pourvu qu’ensemble l’on festoie.
Mais à présent plus d’allégresse
La compagnie m’a fait faux bond.
Ruminant sans cesse ma jeunesse
Je suis un bien triste luron.
Comme c’est étrange!
Comme les ans changent
Un homme en deux ou trois saisons.
D’où cette demande depuis mon enfance:
“Ne suis-je rien d’autre qu’un nom?”
A écouter ici en chanson :

Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : http://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial. Malgré tout il vient d'autoéditer le florilège de toute en vie et dans tous les syles : https://www.amazon.fr/Petit-Prince-Mots-dit/dp/B0BFVZGNYM et d'écrire des chansons pour 3 CD d'Ophélie Morival (puis pour d'autres voix amies) : https://www.youtube.com/watch?v=Q0bvWkljrlw.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.
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“Si jeunesse savait ; si vieillesse pouvait” ! Merci pour ce partage agréable à tout âge !
Très beau poème sur le temps qui passe sur le corps… Tant quel’esprit est vif! La jeunesse s’est fait la malle et la nostalgie en temoingne. Beau vendredi à toi. 👍
Magnifique chanson de la vie qui se modifie pour chacun au fil des ages
Bon début de weekend Jean Marie Bisous Domi
Et oui quand j’étais jeune je pouvais me permettre toutes les folies ! Mais maintenant à l’aube de la vieillesse les choses ont helas changées.
Sur ce site, un poème nommé « Quand j’étais jeune » m’a invité à lui répondre. Le jeu est plaisant.
… L’esprit demeure adolescent, vert,
Le tronc se meurt au moment expert…
Quand j’étais jeune je n’avais rien à dire, comme c’est étrange !