Un poème de voyage. Je ne pense pas en faire une chanson, c’est pour cela que je ne classe pas en chanson..
La nuit était très chaude et l’air presqu’étouffant.
De multiples insectes volaient en vrombrissant.
Un petit vent soufflait en nous charriant le bruit
D’une fête du coin, comme des bouffées de vie.
D’un seul coup tout s’est tu. Plus d’insecte, plus de vent.
Le chahut des voisins, brusquement plus puissant
Ne vacillait même plus, et semblait incongru
Alors que tout autour, la nature s’était tue.
Pendant quelques moments, le temps s’est arrêté
Insupportables instants, respiration coupée…
Et puis soudainement, une brusque rafale
Rompt le charme envoûtant: c’est l’orage tropical.
Quelques instants plus tard, des trombes d’eau arrivent.
L’eau me cingle le dos pendant ma tentative
De sauver quelques livres qui traînaient sur le banc.
Fenêtres et portes claquent, giflées brutalement.
En à peine deux minutes, le jardin est sous l’eau.
De l’herbe on ne voit plus que les brins les plus hauts.
Les branches des palmiers, au bout du tronc courbé
Paraissent sur le point d’être déchiquetées.
Plus loin les pamplemousses qui étaient presque mûrs
Sont arrachés des branches jusqu’aux plus immatures,
Même le gros manguier, par tous temps immobile,
Grotesquement s’agite en des sursauts fébriles.
Et puis arrive enfin, comme un accord final,
Un grand coup de tonnerre, fortissimo brutal,
Fermant la symphonie d’un grand coup de cymbales.
L’orage est terminé, veuillez quitter la salle…