un fil de salive s’écoule du coin de la bouche
incontrôlable
et je m’effondre comme un chien au bord de la route
une plus grande révolte contre moi je n’ai pas ressenti jusque maintenent
trop de lances de glace se sont rassemblées à l’avant-toit de la maison
mais moi, je n’ai mâché ma vie congelée à moins cent degrés, sous zero
entre les gencives
jusque quand je me suis réveillé en état de choc hypothermique
Il ne m’a manqué pas grand-chose pour mourir
mais je ne suis pas mort
seules mes chevilles s’étaient fissurées
Elles étaient devenues comme copeaux de bois
et j’ai dû reconfigurer ma marche
de me changer l’optique
j’ai dû regarder le monde comme des chauves-souris
suspendu aux pieds
de me détacher avec cet amincissement de l’œil
qui est renversé
qui est déformé
l’image d’un saule pleureur qui se reflète dans l’eau
il devient le dénominateur commun de toutes choses
d’en bas, vous pouvez distinguer la magnifique iridescence d’un oiseau ailé en vol
à mesure que les angles du regard s’élargissent ou se rétrécissent
tu ne peux pas la manquer lévitation du cygne sur les paillettes scintillantes du lac
dégouliné d’encre bleue du haut sommet du ciel
le bourdonnement inattendu de l’ours brun
qui attrape un poisson et trouble la paix des fleurs de lys
Je vis le cauchemar de ma vie ensemble avec le vert cru de l’herbe
avec le souffle suffocant du chaux et de la menthe
Je sens tout le sang s”écouler de ma tête
que toutes les ruelles ombragées de mon cerveau ont gelé
la dernière femme que je ne voudrais pas jamais voir
( dans une robe noire!)
s’approche…
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